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L’Australie va acquérir 11 frégates japonaises de classe Mogami pour 6,5 milliards de dollars

Pierre SAUVETON
5 août 2025 3 Mins de lecture

Le gouvernement australien a confirmé mardi le choix de Mitsubishi Heavy Industries (MHI) pour la construction de sa nouvelle flotte de frégates polyvalentes, marquant un tournant dans la modernisation de la Royal Australian Navy. Face à une concurrence sévère – notamment l’allemand Thyssenkrupp Marine Systems -, le chantier nippon s’est imposé grâce à une proposition jugée la plus équilibrée en termes de performances opérationnelles, de maîtrise des coûts et de respect des délais. Cette décision intervient alors que Canberra, confrontée à des tensions croissantes dans l’Indo-Pacifique, accélère la rénovation de ses moyens navals pour préserver ses intérêts stratégiques.

Économie de personnel et longévité de la coque

Le programme porte sur onze unités de type « general purpose frigate » pour un montant d’environ 6,5 milliards de dollars (US) dès la première phase. Trois frégates seront d’abord assemblées dans les chantiers de MHI au Japon, avant que la série ne soit poursuivie à Henderson, près de Perth, à travers une joint venture nouvellement constituée sous l’égide du constructeur local Austal. Cette filiale, contrôlée à hauteur d’une « action de préférence souveraine » par l’État fédéral, recevra l’intégralité du savoir-faire et des droits de propriété intellectuelle nécessaires pour assurer l’ensemble des activités de maintenance et d’évolution sur le territoire australien.

Le type de frégate retenu est la classe Mogami1 (Mogami-gata-goei-kan), un bâtiment de 142 mètres pour 6000 tonnes de déplacement, déjà en service au sein de la Force maritime d’autodéfense japonaise (Kaijō Jieitai). Les décideurs australiens ont mis en avant l’économie de personnel – une centaine de marins suffisent à son bord, contre près du double sur des modèles concurrents – ainsi que la robustesse de sa coque, calibrée pour une durée de vie de quarante ans, limitant les coûts de soutien. Son système de combat, éprouvé sur les huit premiers exemplaires produits pour Tokyo, offre par ailleurs une interopérabilité accrue avec les alliés et un équipement sophistiqué, notamment une quarantaine de cellules de lancement vertical.

Nos frégates polyvalentes verront leur potentiel passer de 32 missiles de défense aérienne à 128 missiles, offrant à nos marins des armements et des systèmes de combat de pointe pour l’emporter dans un environnement de plus en plus complexe.

Pat Conroy, ministre de l’Industrie de la défense

La première vente majeure de navires de guerre japonais

Pour le Japon, ce contrat constitue une première historique. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’archipel s’était progressivement désengagé des marchés d’armement étrangers, avant d’assouplir dès 2014 ses restrictions sur les exportations. La vente de frégates à Canberra dépasse en importance toute réalisation antérieure, qu’il s’agisse des radars livrés aux Philippines ou des pièces détachées fournies à ses partenaires. Elle symbolise la volonté de Tokyo de reprendre pied sur la scène internationale de la défense, en misant sur la qualité de ses produits et la fiabilité de ses engagements.

Au-delà de l’aspect commercial, le montage industriel de cette affaire revêt une portée stratégique. Le transfert complet des droits de propriété intellectuelle à la coentreprise australienne garantit à Canberra une autonomie durable dans l’entretien et l’adaptation des navires. La montée en compétence des chantiers de Henderson, associée à l’implication d’Austal, renforce également la filière navale locale, créant plusieurs centaines d’emplois et consolidant les compétences techniques nationales.

Aujourd’hui, nous faisons un pas de plus vers une Marine beaucoup plus puissante et plus létale, avec des frégates furtives capables de rassurer nos alliés et de dissuader nos adversaires.

Pat Conroy, ministre de l’Industrie de la défense

Enfin, ce choix s’inscrit dans une dynamique plus large de renforcement des capacités australiennes. Il complète l’accord Aukus, qui prévoit la livraison de sous-marins à propulsion nucléaire par les États-Unis et le Royaume-Uni, et fait pendant au programme des frégates Hunter, dérivées du Type 26 britannique et en cours de construction dans le sud de l’Australie. En sélectionnant la Mogami, Canberra envoie un message clair : elle entend combler rapidement ses besoins en moyens intermédiaires tout en scellant un partenariat stratégique de long terme avec Tokyo, face aux défis géopolitiques imposés par l’expansion militaire chinoise en mer de Chine méridionale.

Image © Department of Defence

  1. La frégate tire son nom du Mogami-gawa (最上川), un fleuve de 229 km qui serpente à travers la préfecture de Yamagata, sur l’île de Honshū, au Japon. ↩︎

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