L’armée israélienne serre la vis face au risque d’espionnage. Les véhicules chinois, jugés trop « bavards » à cause de leurs caméras, micros, GPS et connexions embarquées, sont désormais indésirables près des sites sensibles. Dans plusieurs bases, les conducteurs doivent déjà laisser leur voiture à l’extérieur pour éviter toute collecte de données autour d’infrastructures critiques.
Concrètement, l’IDF bannit les véhicules d’origine chinoise de ses bases et réorganise ses flottes. Dans les prochains mois, selon Israel National News, elle remplacera environ 600 exemplaires Chery Tiggo 8 attribuées à des officiers par des Mitsubishi Outlander, d’abord pour les lieutenant-colonels avec familles nombreuses. La mesure suit la fin des contrats de leasing, mais elle répond surtout à un impératif de sûreté : caméras, micros, GPS et connexions cellulaires transforment les voitures modernes en ordinateurs roulants capables de collecter, voire de transmettre, des informations autour d’infrastructures sensibles. L’armée avait neutralisé les systèmes multimédias, mais elle juge qu’aucune « stérilisation » ne garantit l’absence de collecte locale ni d’intrusion ciblée.
Les voitures intelligentes, nouvelle surface d’attaque
Sur le terrain, les bases appliquent des règles claires : elles imposent des parkings extérieurs pour ces véhicules et interdisent déjà leur accès sur certains sites, comme Tzrifin. Le dernier appel d’offres (environ 10 000 véhicules) exclut les modèles chinois au profit de Škoda, Kia et Opel. Ce choix pèse sur la facture carburant et sur les émissions, car les modèles retenus restent thermiques (l’Outlander figure en catégorie pollution 15).
Ce réflexe dépasse les marques chinoises. Des modèles très connectés comme Tesla posent des questions comparables. La Chine limite d’ailleurs leur accès à certains sites sensibles. En France, aucune interdiction publique générale ne vise les « voitures intelligentes » près des emprises militaires ; les autorités renforcent plutôt la cybersécurité (restriction des objets connectés, contrôle des accès, règles internes poussées par l’ANSSI). Le Royaume-Uni et l’Australie durcissent aussi leurs pratiques. Partout, la souveraineté ne se défend plus seulement dans les réseaux, mais aussi… sur le parking.
Photo © Alex Wong