L’Arabie saoudite explore une nouvelle brique pour sa marine. Selon des informations de Tactical Report, Riyad mène des discussions préliminaires avec Thyssenkrupp Marine Systems (TKMS) pour évaluer la frégate MEKO A-200. Ce dossier s’inscrit dans la modernisation de la Royal Saudi Naval Forces (RSNF) et dans Vision 2030, avec une montée en puissance industrielle locale. Ce signal intervient après le contrat signé fin 2024 avec Navantia pour trois corvettes Avante 2200 supplémentaires. À horizon de quelques années, plus de 4 milliards de dollars seraient engagés sur le segment naval.
Naval Group en embuscade
La piste MEKO vise un standard polyvalent et modulable, déjà opéré en Afrique et au Moyen-Orient. La MEKO A-200 (121 m pour environ 3 950 tonnes) affiche une propulsion CODAG-WARP1, plus de 29 nœuds, plus de 6 500 nm d’endurance à 16 nœuds, un équipage réduit et une architecture discrète (réduction radar, infrarouge et magnétique). Le format permet l’embarquement d’un hélicoptère moyen ou lourd et de drones, utile pour la lutte sous-marine et la surveillance. TKMS met aussi sur la table un package de soutien sur cycle de vie : maintenance, modernisation, chaîne d’approvisionnement, formation et possibilités de rétrofit de capteurs ou de systèmes téléopérés. Des échanges élargis évoqueraient des patrouilleurs et, à plus long terme, une option sous-marine encore embryonnaire.
Côté cohérence de flotte, la MEKO A-200 viendrait compléter les frégates Al Riyadh, les Al Madinah, les corvettes Avante et les futurs MMSC (Multi-Mission Surface Combatant) américains. Le schéma suit la trajectoire saoudienne en trois temps : achats occidentaux, transferts de technologies, puis production locale progressive, avec des acteurs comme SAMI et Sofon Industries. Dans ce cadre concurrentiel, Naval Group reste en lice avec la frégate de défense et d’intervention (FDI) et entend valoriser des montages industriels locaux. Stratégiquement, l’équation est claire : sécuriser la mer Rouge et le Golfe face à des menaces asymétriques, tout en bâtissant une base industrielle durable.
- CODAG-WARP utilise deux moteurs diesels pour entraîner deux hélices dans un arrangement combiné diesel et diesel. ↩︎
Photo © TKMS