L’Indian Air Force va moderniser ses Tejas Mk-1A avec le missile ASRAAM de MBDA
L’Indian Air Force (IAF) poursuit la modernisation de sa flotte. Hindustan Aeronautics Limited (HAL) a confirmé que le missile air-air ASRAAM (Advanced Short-Range Air-to-Air Missile), développé par MBDA, sera intégré au chasseur léger Tejas Mk-1A. À terme, il remplacera le missile russe R-73 sur l’ensemble de la flotte, marquant une évolution stratégique vers des armements occidentaux plus performants.
Un saut générationnel pour l’IAF
Les essais de l’ASRAAM ont déjà débuté dans l’est de l’Inde. Doté d’une portée de plus de 25 km, d’un autodirecteur infrarouge de dernière génération et d’une capacité de tir après lancement, il surclasse le R-73, conçu dans les années 1980. Couplé au Python-5 israélien, il pourrait offrir aux pilotes indiens une flexibilité accrue en combat rapproché. Selon IDRW, HAL prévoit également d’intégrer le missile Astra, produit localement, dont un nouvel essai en vol est attendu après la validation du comité de revue de la sécurité (Safety Review Board).
Le calendrier industriel s’accélère. Le ministère de la Défense a approuvé en août l’achat de 97 Tejas Mk-1A supplémentaires pour environ 7,5 milliards de dollars, en plus des 83 déjà commandés. Les deux premiers exemplaires devraient être livrés à partir d’octobre, après plusieurs retards liés à la disponibilité des moteurs américains GE. Dix avions sont déjà assemblés, et la cadence doit s’intensifier en 2026.
Cette montée en puissance répond à une préoccupation majeure : le déficit capacitaire de l’IAF. Aujourd’hui, elle ne dispose que de 31 escadrons, loin des 42,5 jugés nécessaires pour affronter simultanément le Pakistan et la Chine. Le retrait imminent des derniers MiG-21 ramènera ce chiffre à 29, un niveau historiquement bas. La pression s’est accrue depuis l’opération Sindoor (qui s’est déroulée du 7 au 10 mai 2025) contre des cibles pakistanaises : Islamabad a affirmé avoir abattu plusieurs appareils indiens – dont des Rafale – à l’aide de J-10 et de missiles PL-15, des allégations contestées par New Delhi qui revendique le succès de ses frappes. Dans ce contexte, l’arrivée du Tejas Mk-1A est perçue comme une bouffée d’oxygène pour une aviation sous tension, et un maillon essentiel pour reconstituer le format tout en diversifiant l’arsenal.

Vers un parc de missiles plus cohérent
Mais le chasseur indien ne suffira pas à combler seul les besoins. New Delhi envisage toujours d’acquérir 114 Rafale supplémentaires dans le cadre du programme MRFA (Multi-Role Fighter Aircraft), un contrat qui pourrait devenir le plus important jamais signé par Dassault Aviation. Une telle commande, négociée de gouvernement à gouvernement, permettrait de renforcer rapidement les capacités indiennes, tout en consolidant le partenariat stratégique franco-indien.
La combinaison des Tejas modernisés et d’un éventuel renfort de Rafale illustre la double approche de l’Inde : développer une base industrielle souveraine tout en s’appuyant sur des partenariats éprouvés pour répondre à l’urgence opérationnelle. L’intégration de l’ASRAAM et du Python-5, bientôt épaulés par l’Astra, s’inscrit pleinement dans cette logique. Pour l’IAF, il s’agit d’équiper ses pilotes d’armements capables de rivaliser avec les missiles chinois PL-15 ou les futurs J-35 pakistanais.
En conjuguant production nationale et coopération internationale – à travers Make in India, New Delhi cherche à rééquilibrer le rapport de forces régional et à affirmer sa souveraineté aérienne dans un environnement stratégique de plus en plus tendu.