Selon le Wall Street Journal, SpaceX devrait obtenir environ 2 milliards de dollars pour développer une constellation de satellites capables de suivre des avions et des missiles. Ce projet s’inscrit dans le bouclier antimissiles Golden Dome porté par l’administration Trump. Le financement a été voté cet été sans qu’un industriel ne soit cité. L’objectif : lancer une première tranche d’un système qui pourrait, à terme, compter jusqu’à 600 satellites.
Le rôle de SpaceX irait au-delà de cette brique de détection aérienne (AMTI). La société est aussi pressentie pour « Milnet », un réseau de communications militaires sensibles, et pour une couche de satellites chargés de suivre des véhicules au sol. Le pari du Pentagone est clair : aller vite en s’appuyant sur un acteur qui sait produire et lancer à cadence élevée. Starlink en est la preuve, avec des 10 000 satellites déjà mis en orbite.
Concrètement, ces satellites devront repérer des cibles mobiles, garder la trace quand elles manœuvrent, puis transmettre des pistes exploitables aux centres de commandement et aux unités de défense. L’idée est de raccourcir le temps entre la détection et l’action, en passant de minutes à quelques secondes.
Ce choix soulève toutefois une question sensible : ne va-t-on pas trop dépendre d’un seul fournisseur ? Des élus et des responsables poussent pour maintenir une vraie concurrence afin d’éviter les surcoûts et les blocages. D’autant que la facture s’annonce massive : Donald Trump évoque 175 milliards de dollars pour le programme Golden Dome, et certains estiment que l’addition finale sera bien plus élevée. Si l’attribution se confirme, SpaceX passerait d’abord de lanceur à intégrateur majeur des futures constellations de défense américaines.
Photo © Reuters – Dado Ruvic