Premières leçons de la guerre en Ukraine, enjeux et dépendance de la supply chain de la BITD, technologisme, reconversion des militaires, espionnage industriel ou encore rôle des médias dans la guerre informationnelle, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, fait le point sur les défis à venir, cinq mois après sa nomination.
Comment avez-vous appréhendé votre nomination au ministère des Armées alors que la guerre est de retour en Europe ?
Avec un sentiment de gravité. Je ne suis pas étranger au monde militaire, je ne découvre pas les enjeux ni ne suis là par hasard. Mais je suis frappé par deux choses. D'une part, le caractère historique des choix qui nous attendent, à l’instar des gaullistes d’après-guerre. D'autre part, par le fait que les sujets de défense occupent si peu d'espace dans le débat public français, malgré le retour de la guerre.
Pourquoi selon vous ?
Une partie de la campagne présidentielle s'est faite sur les questions d'affaires étrangères parce qu'il y avait un éléphant dans la pièce : la relation avec Moscou. Cela a d'ailleurs discrédité des candidats comme Eric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon ou Marine le Pen.
Mais de manière générale, une frange des élites considère trop peu les enjeux de défense et de politique étrangère, ou ne les appréhendent que trop simplement, à partir de la seule variable budgétaire. Ces sujets sont pourtant clés pour notre liberté, notre sécurité et notre capacité à vivre normalement.
Les leçons de la guerre en Ukraine sont déjà nombreuses. Quelles sont celles qui vous semblent les plus pertinentes pour l'armée française ?
Trois grandes leçons vont guider nos prochains mois de réflexion.
La première marque le retour de la guerre conventionnelle de moyenne à haute intensité entre États. Avec elle, celui de l'artillerie, de l'infanterie ou encore de l'importance du renseignement. Depuis la dissolution du pacte de Varsovie, le monde a été confronté avant tout à la violence du terrorisme. Aujourd'hui, nous revenons à des risques étatiques conventionnels, classiques, mais sous voûte nucléaire.
La deuxième leçon de ce conflit, c'est l'hybridité. Nous n’avons jamais été confrontés à une guerre qui emprunte à ce point les voies civiles. Chantage à l'énergie et aux matières premières agricoles, difficultés d'attribuer un acte de sabotage, guerre informationnelle… y compris sur le théâtre africain, en ricochet avec ce qui se passe en Ukraine. Les guerres hybrides seront de plus en plus complexes à appréhender.
La troisième leçon, enfin, c’est le retour des alliances militaires, donc de l'OTAN. C’est ce que l’on observe avec la mission AIGLE en Roumanie. La plupart des pays d'Europe centrale se retournent vers l'OTAN pour dissuader la Russie d'aller plus loin. Cela est déterminant pour nous. D'une armée française, qui a beaucoup été cheffe de file d'opérations militaires en Afrique, nous voilà désormais à réinvestir le champ de l’Alliance Atlantique, sans abandonner nos stratégiques européennes et nationales.
Avez-vous été surpris par les défaillances de l’armée russe ?
Quand on dit que les fonctions de soutien sont clés, ce n’est pas qu’un slogan ! Quand on a de la nourriture ou des minutions une journée sur deux, tout l'effort de guerre s'en trouve amputé. Or ces fonctions ont été visiblement complétement négligées par l'armée russe.
Concernant les armes hypersoniques, on nous avait dit que l’on allait voir ce qu'on allait voir. De fait, cela a eu un effet psychologique conséquent sur les populations et les opinions publiques. Mais sur le terrain militaire, nous avons très vite vu que les Russes étaient revenus à de vieux stocks d'armes de la guerre froide, voire de l'après-guerre. Le saut technologique de l'armée russe existe, mais il est échantillonnaire et technologiquement pas toujours mature.
Comment se déroule la formation des militaires ukrainiens en France ? Celle-ci est-elle amenée à évoluer ?
La formation est absolument clé. Donner des armes mal employées ou non employables serait un cadeau empoisonné : la complexité croissante des systèmes d’arme requiert une formation adaptée.
En France, les formations se déroulent bien et le plan de charge va monter en puissance. Nous essayons de coller au plus près des besoins et demandes ukrainiens. Nous le faisons en dispensant de la formation classique sur le combat, mais également des formations spécifiques comme la logistique, et, comme je l’évoquais plus haut, des formations sur les armes données par la France.
Il faut une plus grande prise de risques de la part
des industriels du secteur.
Sébastien Lecornu, ministre des Armées
Comment nos industriels de la défense ont-ils accueilli le fonds spécial de 100 millions d'euros ?
Il a reçu un très bon accueil. J’ai indiqué aux industriels que c'était du gagnant-gagnant : à la fois pour les Ukrainiens, le Ministère des Armées et la Direction générale de l’armement (DGA). Le fonds spécial est un bon moyen de faire un stress test de nos entreprises de défense, voir ce qu’elles sont capables de faire avec des enveloppes raisonnables. Ce que nous faisons pour aider les Ukrainiens constitue un bon cas pratique pour notre industrie de défense dans un contexte de commandes d'urgence pour une armée engagée.
D’autant plus que ce fonds a été augmenté à l’Assemblée nationale de 100 millions d’euros supplémentaires dans le cadre de la discussion sur le projet de loi de finances rectificatif.
La crise liée à la Covid-19 et la guerre en Ukraine soulignent la dépendance de certaines supply chain de notre industrie de défense. Comment s'en prémunir ?
Nous devons être plus radical sur ce qui fonde le cœur de notre souveraineté et de notre autonomie stratégique. Nous avons un domaine dans lequel nous avons une autonomie stratégique complète : notre dissuasion. À aucun moment, il ne nous viendrait à l'esprit d'être dépendant de qui que soit pour la mise en œuvre industrielle de la dissuasion nucléaire. C'est l'un des grands héritages du gaullisme et un modèle d’organisation pertinent pour l’armement conventionnel.
Il faut accepter que, parfois, cela coûte un peu plus cher. Car faire seul ou être capable de stocker seul est susceptible d’engendrer, de temps à autre, des surcoûts pour le Ministère des Armées. Il est nécessaire que nous arrivions à les identifier et à les quantifier, mais aussi à les contenir.
Une plus grande prise de risques de la part des industriels du secteur est également indispensable. Il n'y a pas de rente possible, il y a un risque stratégique qu’il faut accepter. L’usine qui produit des munitions n’est par définition pas une fabrique de chaussons ! Aussi, ces risques, je demande parfois à nos industriels de les prendre sur des segments pour lesquels il y a des perspectives à l'exportation. Je l'ai dit à Nexter : stocker des pièces pour produire des canons CAESAr me semble moins risqué qu'auparavant car, de toute évidence, nous aurons un marché à l'export pour au moins les dix prochaines années sur ce matériel.
Il faut défendre les exportations d'armes qui nous permettent de garder une souveraineté française (et contrairement à ce que défend La France insoumise qui voudrait complétement les interdire). À défaut, nous avons l'assurance de tout acheter à des prix astronomiques - et donc insoutenables, ou d'acheter à Pékin ou Washington. Nous avons la chance de pouvoir acheter à Paris. Mais évidemment, cela requiert une organisation particulière.
La relocalisation est l'un de vos engagements afin de "produire plus et plus vite". Quelles sont vos priorités en la matière ? Avec quel calendrier ?
Nous ne pouvons pas tout relocaliser. Mais sur certaines matières, stratégiquement, nous devons être capables de produire sur le territoire national. C'est un calendrier qui va se déplier tout au long de la loi de programmation militaire (LPM). L'économie de guerre c'est un plan de transformation de la BITD, qui est adossé en quelque sorte à la LPM 2024-30. La filière poudre constitue par exemple l’une de mes priorités.
Dans cette "économie de guerre", comment inverser notre dynamique du toujours “plus technologique” et donc toujours plus cher ?
On ne peut pas gagner la guerre de demain avec les armes d'hier. Nous devons être capables de dissocier le saut technologique indispensable, parce qu'il rend inopérant un système d'armement, du saut technologique “sympathique” sur le papier, certes, mais qui ne se révèle pas être un game changer en cas de conflit ou engagement majeur.
C'est ce qui fait d'ailleurs la force du programme Scorpion. C'est un programme avec une vraie rupture technologique, et qui est absorbable parce qu'il y a une massification prévue à la clé. Distinguer les technologies de rupture militaires des game changer purement tech, c'est véritablement le travail fait avec la DGA et les Armées.
En outre, cela invite à réinterroger la dualité d'un certain nombre de programmes, parce que parfois c'est le budget des Armées qui finance des applications pour le civil. C'est une bonne chose, mais il ne faut pas que ce soit au détriment des effets et des efforts budgétaires militaires.
Comment faire pour que la hausse des budgets militaires en Europe ne bénéficie pas majoritairement aux entreprises américaines ou sud-coréennes ?
En étant bon sur l'économie de guerre car si nous sommes capables de sortir du matériel qui ne sera livré que dans dix ans, nous ne séduirons aucun acheteur. C'est un point clé. Je le vois à travers mes différentes rencontres diplomatiques : beaucoup de pays vont faire des choix pour répondre à l'inquiétude de leur population. C'est quelque chose que nous ne voyons pas assez en France, parce que nous avons une grande armée, parce que notre pays est une puissance dotée.
Les Français sont inquiets de ce qu'il se passe en Ukraine mais force est de constater que beaucoup de pays d'Europe centrale sont plus qu’inquiets : ils ont peur. Ce qui signifie que beaucoup de dirigeants militaires ou politiques augmentent les budgets militaires, mais vont aussi fonder leur choix sur leur capacité à acheter rapidement du matériel disponible dans l’immédiat. Ce critère est un des grands préalables au fait d'avoir des parts de marché françaises dans les pays qui augmentent leurs budgets militaires.
Être militaire donne peut-être aussi quelques devoirs moraux jusqu'à la fin de ses jours.
Sébastien Lecornu, ministre des Armées
Est-ce un souci de lobbying de notre part ?
Nous effectuons notre travail de lobbying. Par ailleurs, je note que l'enjeu de vitesse concerne aussi l'industrie de défense américaine. Certaines entreprises américaines ont énormément de contrats mais ne sont pas capables de les honorer dans les temps. C'est un défi. Les sessions à l'Ukraine ont mis en lumière ces sujets qui ne sont pas franco-français, contrairement à ce que certains, dans la classe politique, veulent nous dire. Les Américains, avec pourtant une massification énorme de leurs stocks, ont ce débat. Les Britanniques, les Allemands, ont scrupuleusement le même problème que nous.
Vous avez mis en garde les industriels de la BITD contre les risques de sabotage et d’espionnage, avez-vous déjà identifié des actes malveillants depuis le début de la guerre en Ukraine ?
Actes, non. Surveillance curieuse et tentatives, oui. La Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense (DRSD) et la DGA sont missionnées par le ministère des Armées pour resserrer la vis sur ces sujets. Aujourd’hui, nous pouvons faire face à un espionnage industriel militaire. En clair, ce n’est pas tant pour se faire voler nos capacités que pour peut-être les contourner ou développer un produit militaire pour annihiler notre matériel, notamment sur nos capacités sol-air, où il faut être vigilant. Le monde a changé en février, y compris sur ces sujets.
Nos entreprises sont-elles réactives sur le sujet ?
Plutôt, car nous sommes à taille humaine et nous sommes sur des industries de défense qui ne sont pas éloignées des forces armées. Et j’y reviens encore, mais la dissuasion nucléaire nous a tirés vers le haut sur les bons réflexes à avoir. En tout cas, le message est reçu et il est clair qu’il représente un impact potentiellement financier pour les entreprises.
Après l’affaire Photonis, la possible vente du français Exxelia (sous pavillon britannique) à l’américain Heico fait couler beaucoup d’encre. L’État doit-il aller plus loin en créant un fonds spécial afin de résister au pillage de ses pépites industrielles ?
Concernant Exxelia, le travail est en cours avec Bercy. Nous sommes en train de détourer précisément ce qui relève du régalien et de la souveraineté réelle. Sur les instruments financiers, nous en discutons beaucoup avec Bruno Le Maire, afin d’être capables de retenir un certain nombre de capitaux, d’entreprises, qui nous intéressent.
Cela fait partie des réflexions que nous avons sur la table. Mais il existe déjà des procédures qui permettent de bloquer les acquisitions. Nous avons déjà cette culture et peut-être plus que d’autres pays européens.
Confirmez-vous la présence d’anciens pilotes de chasse français, en tant que formateurs, au sein de l’Armée populaire de libération (APL) chinoise ?
Je mets sur la table, pour la prochaine LPM, des réflexions d’ordre déontologique. Je vous donne un exemple. Si demain, je devais être embauché dans une grande entreprise militaire étrangère après avoir été ministre des Armées, les Français trouveraient cela scandaleux. Et ils auraient raison. Ce qui vaut pour le ministre vaut pour tout le monde. Être militaire donne peut-être aussi quelques devoirs moraux jusqu'à la fin de ses jours.
Cela ne veut pas dire qu'il faut bloquer les passerelles de reconversion - ce sont deux choses différentes. Mais je pense qu'il existe suffisamment d'entreprises françaises et européennes dans lesquels on peut faire évoluer sa carrière, une fois que l’on devient civil, pour ne pas aller travailler dans des entreprises incompatibles avec nos intérêts. Je ne cible pas la Chine en disant cela : mon propos est global.
Nous rencontrons des problèmes capacitaires en Indo-Pacifique alors que la Chine intensifie son influence, pouvons-nous imaginer voir un jour un porte-hélicoptères amphibie (PHA) en permanence en Nouvelle-Calédonie ?
Je valide les problèmes capacitaires. Et il est clair que nous devons être au rendez-vous des enjeux liés aux tyrannies des distances. Cela ne passe pas que par le bateau, cela passe également par les drones, l'imagerie satellitaire, les avions, la stratégie sur les fonds sous-marins. La question est globale, mais elle pose la question de notre crédibilité dans le Pacifique. C'est parce que nous sommes riverains du Pacifique, grâce à nos territoires d'outre-mer, que nous devons aussi avoir une stratégie de défense crédible de notre souveraineté dans le Pacifique Sud. Nous y reviendrons dans la LPM.
Les politiques, personnalités publiques ou encore think tanks français qui relaient la propagande russe et/ou chinoise, doivent-ils être sanctionnés ?
Je ne suis pas juge, je suis un homme politique. Nous sommes dans une démocratie, donc le délit d'opinion n'existe pas, sauf dans des cas précis définis par le législateur. En revanche, celui-ci doit être dénoncé. Les gens qui relayent des fake news, ceux qui sèment le trouble sur ce que sont réellement les intérêts de la France par rapport à ses compétiteurs, sont des gens qui méritent d'être combattus sur le terrain politique.
Quand des gens expliquent qu'au fond l'OTAN est le problème et que Moscou est la solution - c'est ce qu'il s'est passé pendant la dernière campagne présidentielle - c'est tout simplement stupéfiant. Toutes les idées ne sont pas les mêmes pour les intérêts de la France, des Françaises et des Français. Qu’on le veuille ou non, aujourd’hui c’est Emmanuel Macron qui les défend. Le droit international est un héritage de la France et de la République, un héritage de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Défendre la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes est une idée bien française. Et l’on finit par l’oublier.
Sur des grands principes français, nous sommes combattus par des ennemis de l'intérieur. Et ceux qui font courir le bruit que l’Ukraine n'est pas notre affaire, pas notre guerre, ces gens-là se rendent coupables d'entretenir dans l'opinion publique des doutes ou des certitudes susceptibles de menacer, demain, notre sécurité collective.
Il faut que nos Armées et les militaires qui vous lisent en aient conscience. Sortir de l’OTAN, comme le prône Marine Le Pen, ce n'est pas le même risque qui pèse sur nous. Ce n’est pas la même armée française que si l’on y reste. D’ailleurs, il faut rappeler que la France est fondatrice de l’OTAN.
Des militaires qui servent en opérations extérieures, qui ont voyagé, des marins qui ont pu connaître le monde, se rendent bien compte que la France a une vocation universelle. L'isolement et la solitude stratégiques de la France, comme le proposent le Rassemblement National et La France insoumise, c'est le terreau même des menaces sécuritaires sur le pays pour demain. C'est de l'anti-gaullisme.
Le moment que nous vivons est assez comparable aux années cinquante et soixante.
Sébastien Lecornu, ministre des Armées
Les discours du Kremlin, et parfois même de la Chine, sont très ancrés en France. Est-ce trop tard ? La guerre de la désinformation est-elle en passe d'être perdue ?
C’est une guerre qui n’a pas de fin. C’est une guerre qui se joue tous les jours. Elle dépend des perceptions. La guerre informationnelle est politique. Comme elle est politique et qu’elle ne se fait pas dans les urnes ou sur un champ de bataille classique, elle dépend aussi de la crédulité des personnes qui regardent et écoutent ces informations.
Le rôle de l'école, du service nationale universel (SNU) mais aussi cette interview, par exemple, sont clé. Ce qu'un journaliste avec une carte de presse écrit ne peut pas valoir ce qu'un compte anonyme sur Twitter, manipulé par une puissance étrangère, peut vouloir dire. Nous avons aussi besoin des journalistes sur ce combat. C'est une affaire d'esprit critique du lecteur, du citoyen.
Est-ce que certains médias français ne jouent pas le jeu ?
Je pense que parler de la sécurité du pays en matière de guerre informationnelle demande un peu de rigueur. Cela demande de préserver et protéger l'esprit critique de nos concitoyens, y compris dans les pays alliés.
Voyez les manipulations scandaleuses de Wagner en Afrique. Cela devrait nous indigner davantage. Il faut trouver l'antidote de cette guerre informationnelle. Et ce n'est pas uniquement une réponse du ministre et du ministère des Armées.
Le président de la République vient de dévoiler la nouvelle Revue nationale stratégique lors d'un discours à Toulon. Quelle est l'ambition de celle-ci ?
Le discours du président de la République est une remise à jour de ce que doit faire la France. Où elle se situe en ce moment, ce qu'elle doit accomplir et avec qui elle doit l'accomplir dans les mois et années à venir. Ce, pas uniquement sur le terrain militaire. Il y a aussi le terrain diplomatique, économique, culturel ou encore la francophonie. De grands enjeux se dressent devant nous. Et je reste persuadé qu'un des grands bilans du macronisme sera la mise à jour et la préparation de notre système de défense pour répondre à toutes ces réalités mondiales. Le moment que nous vivons est assez comparable aux années cinquante et soixante.
Quel livre de chevet géopolitique pourriez-vous conseiller à nos lecteurs ?
J'aime lire l'Histoire pour comprendre le présent. Plutôt que de vous conseiller un ouvrage contemporain, je vous conseille de lire ou relire C'était de Gaulle, d'Alain Peyrefitte. C'est l'un des ouvrages les plus fins sur la complexité de la pensée de de Gaulle et des gaullistes de l'époque. Incontestablement, et y compris sur nos sujets militaires.