L’australien NIOA et MBDA viennent de signer un protocole d’accord (MoU) autour du missile sol-air très courte portée MISTRAL. L’idée est d’examiner l’assemblage – voire la production – de sous-ensembles en Australie, notamment des ogives, et d’intégrer des acteurs locaux à la chaîne d’approvisionnement mondiale. Si le projet aboutit, l’Australie serait le premier pays partenaire à en lancer la production.
Le MISTRAL est un système de type « fire-and-forget » (tire et oublie) conçu pour intercepter rapidement une large palette de menaces : avions, hélicoptères, drones, missiles de croisière, munitions rôdeuses, voire des embarcations armées. Pensé pour l’emploi au plus près du terrain, il peut aussi être intégré sur des plateformes terrestres ou navales. La dernière version (MISTRAL 3) affiche une fiabilité de très haut niveau et s’insère naturellement dans une défense aérienne multicouche.
Côté australien, l’accord s’inscrit dans la stratégie gouvernementale qui vise à produire davantage de munitions sur le sol national et à renforcer les partenariats industriels « de confiance ». Concrètement, NIOA apporte l’ancrage local et l’expérience de soutien à l’Australian Defence Force (ADF) ; MBDA, leader européen du missile, ouvre la porte à un schéma de co-conception, co-développement, co-production et co-soutien. L’enjeu ne se limite pas au montage final : travailler sur les ogives, brique critique, ferait monter en compétence l’écosystème australien et sécuriserait délais et stocks.
Face à la prolifération des drones et à la pression sur les chaînes logistiques, l’Australie cherche des capacités éprouvées, disponibles et soutenables. Cet accord offre une voie rapide et pragmatique pour renforcer l’interception à très courte portée tout en construisant une autonomie industrielle crédible. S’il se transforme en programme, Canberra gagnera un double levier : une réponse opérationnelle immédiate contre les menaces basse altitude, et une souveraineté accrue sur des technologies clés. Dans un environnement régional de plus en plus disputé, c’est un choix de résilience autant que d’efficacité.
Photo © 54e régiment d’artillerie