L’Inde s’apprêterait à passer une nouvelle commande de missiles Meteor pour ses Rafale
New Delhi s’apprête à muscler son avantage dans les engagement aériens à longue portée selon Economic Times. Le ministère de la Défense indien prépare une commande additionnelle de missiles air-air Meteor (BVRAAM) pour sa flotte de Rafale. L’enveloppe financière tournerait autour de 180 millions de dollars. Objectif : reconstituer les stocks, soutenir l’entraînement et maintenir une capacité de frappe à longue distance crédible face aux voisins pakistanais et chinois.
Le Meteor est devenu l’une des pièces maîtresses du combat aérien longue portée côté indien. Son statoréacteur lui permet de conserver de l’énergie jusqu’à l’interception, tandis que le guidage radar actif et la liaison de données autorisent des corrections en vol. Concrètement, cela élargit la zone dans laquelle la cible ne peut plus échapper au tir et donne au Rafale un vrai avantage « first shot, first kill ». Déjà opérationnel au sein des deux escadrons basés à Ambala et Hasimara, l’armement doit aussi équiper les futurs Rafale Marine de l’Indian Navy, créant une continuité interarmées rare dans la région.
Rafale F4 : vers un emploi plus collaboratif du Meteor
Cette nouvelle tranche viserait à accroître la profondeur de stocks après plusieurs années d’activités intenses (opération Sindoor, exercices, alertes sur la LAC1 et la LoC2). Compte tenu des pratiques d’achat, on peut s’attendre à un volume couvrant l’entraînement, la réserve de crise et la montée en puissance des profils de mission. En parallèle, l’Inde poursuit une stratégie à deux jambes : le haut de gamme importé pour les plateformes de pointe, et l’indigénisation avec la famille Astra destinée aux Su-30MKI et au Tejas, afin de tenir les coûts et sécuriser l’approvisionnement. Les futures évolutions du standard Rafale F4 (meilleure fusion de données, coopération accrue entre chasseurs) devraient encore optimiser l’emploi du Meteor.
Si elle se concrétise, cette commande ancrera l’avantage qualitatif de l’Indian Air Force (IAF) dans le combat BVR (Beyond Visual Range). Elle élève le seuil d’escalade en créant des zones de déni aérien le long des frontières sensibles et renforce la dissuasion en temps de crise. Le défi sera industriel (délais, cadence de livraison) et budgétaire (arbitrage entre stocks coûteux et heures de vol). Mais l’équation opérationnelle est claire : en combinant un missile à énergie soutenue avec un chasseur doté d’une suite capteurs/contre-mesures mature, l’Inde se donne les moyens d’imposer le tempo au-dessus de l’Asie du Sud et d’entrer, la première, dans la « fenêtre de tir » du prochain conflit aérien.
- La ligne de contrôle réel (Line of Actual Control) est une ligne de démarcation imprécise qui sépare le territoire sous contrôle indien du territoire sous contrôle chinois dans le différend frontalier sino-indien ↩︎
 - La ligne de contrôle (Line of Control) est une ligne de contrôle militaire entre les parties de l’ancien État princier de Jammu-et-Cachemire contrôlées par l’Inde et le Pakistan. Une ligne qui ne constitue pas une frontière internationale juridiquement reconnue, mais qui sert de frontière de facto ↩︎
 
Photo © Reuters