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La Marine nationale acquiert cinq planeurs sous-marins SeaExplorer auprès de la pépite française Alseamar

Pierre SAUVETON
26 juin 2025 4 Mins de lecture

La Marine nationale vient de passer commande de cinq planeurs sous-marins SeaExplorer 1000-M auprès de la société française Alseamar. Ce choix marque un tournant discret mais significatif dans l’évolution des capacités de surveillance sous-marine françaises, en s’appuyant sur une technologie nationale, autonome et à fort potentiel. Il s’inscrit dans une logique progressive, après plusieurs expérimentations menées avec ces gliders ces dernières années, notamment lors d’exercices comme Wildfire ou plus récemment dans le cadre de la mission Task Force X Baltic pilotée par l’OTAN.

Une innovation sous-marine made in France

seaexplorer alseamar

Le SeaExplorer est un drôle d’engin : pas de moteur, pas d’hélice, pas de bruit. Il avance en jouant sur sa flottabilité, glissant sous la surface selon un profil en « V » et remontant régulièrement pour transmettre ses données. D’abord conçu pour l’océanographie, il a vite suscité l’intérêt des armées pour sa discrétion, son endurance – jusqu’à 125 jours et 2700 kilomètres d’autonomie – et sa capacité à opérer loin, longtemps, sans logistique lourde. Long de deux mètres, léger et facile à déployer, il peut embarquer différents capteurs selon la mission.

Dans sa version militaire 1000-M, lancée en 2024, il devient un capteur acoustique discret, presque indétectable, embarquant le module AURIS développé par Alseamar pour écouter l’océan, trier les sons et en extraire les signaux faibles grâce à l’intelligence artificielle. Il peut travailler seul ou en essaim, coordonné avec d’autres moyens, et transmettre ses alertes en quasi-temps réel. L’enjeu : mieux surveiller l’espace sous-marin, sans être vu, sans être entendu, et sans dépendre d’un bâtiment lourd. Un capteur patient, autonome, et taillé pour les défis de la guerre navale moderne.

Une alternative discrète mais prometteuse pour la surveillance sous-marine

Lors de son audition devant la commission de la Défense, le 21 mai dernier, l’amiral Nicolas Vaujour a souligné à la fois l’intérêt et les limites de ces nouveaux capteurs passifs. « Il est important de noter que nous disposons en France d’un industriel capable de produire ces gliders, la société Alseamar », a-t-il rappelé. Il a également salué les résultats obtenus lors des exercices récents, où ces dispositifs ont permis de détecter plusieurs bâtiments italiens en mer, information ensuite exploitée par l’aéronautique navale embarquée pour des frappes simulées à très longue distance. Un résultat rendu possible par la combinaison des gliders avec des traitements de données fondés sur l’intelligence artificielle.

Les planeurs sous-marins représentent en effet une alternative prometteuse pour compléter les systèmes classiques de surveillance. Fonctionnant sans propulsion, ils sont silencieux, peu énergivores, et capables d’évoluer pendant de longues périodes. Ce mode passif leur permet de collecter des signaux faibles dans l’environnement acoustique marin, qu’une IA embarquée peut analyser en temps réel pour en extraire les données utiles. L’enjeu est de mieux cartographier l’espace sous-marin, d’améliorer la perception de situation, et d’apporter une capacité de renseignement complémentaire dans un théâtre de plus en plus saturé.

Des capteurs prometteurs, mais encore limités

Mais cette promesse ne doit pas conduire à des attentes irréalistes. L’amiral Vaujour a tenu à rappeler que « la détection n’est pas exhaustive. Par exemple, un sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) moderne n’émet pratiquement aucun signal détectable. On ne peut pas aujourd’hui détecter un SNLE avec un glider ». Le chef d’état-major de la Marine nationale insiste : ces capteurs sont une aide précieuse, mais ils ne sont ni omniscients, ni omnipotents. Leur efficacité repose sur un équilibre délicat entre l’endurance énergétique, la qualité des capteurs, la capacité de traitement embarquée et la transmission des données. Il faudra encore des efforts technologiques pour surmonter certaines de leurs limites.

C’est précisément pour cela que la Marine française adopte une approche prudente, fondée sur l’expérimentation concrète. « Notre priorité est de tester ces technologies en conditions réelles, au-delà des spécifications fournies par les industriels », souligne Vaujour. L’enjeu est de disposer d’équipements « combat proven », éprouvés par les marins eux-mêmes et intégrés dans des architectures opérationnelles complètes, aux côtés d’autres moyens autonomes – navals, aériens ou sous-marins. Dans cette logique, les gliders ne sont pas un gadget technologique, mais un chaînon dans une transformation plus large des opérations navales, où l’autonomie, la discrétion et la donnée prennent une place croissante.

Cette commande vient donc confirmer une orientation stratégique : miser sur des capacités souveraines, adaptées à des menaces de plus en plus diffuses et imprévisibles. En s’appuyant sur un industriel national comme Alseamar, capable de concevoir, produire et faire évoluer ses systèmes dans un dialogue étroit avec les forces, la Marine nationale se dote d’un outil souple et adaptable. Les gliders ne remplaceront pas les grands moyens de combat naval, mais ils renforcent la vigilance en mer, apportent de la profondeur dans la détection, et préfigurent une guerre sous-marine où l’information sera reine.

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