Les Rafale des forces aériennes grecque visés par un acte d’espionnage chinois ?
À Tanagra, au nord d’Athènes, quatre ressortissants chinois ont été arrêtés après avoir photographié des Rafale stationnés sur la base aérienne grecque. Deux hommes, une femme et un jeune adulte ont été repérés près des installations de la société Hellenic Aerospace Industry. Malgré les injonctions du personnel de sécurité, ils ont poursuivi leurs prises de vue depuis un pont à proximité de la base.
La police militaire est rapidement intervenue. Les forces de l’ordre ont découvert un grand nombre de photos, notamment des images détaillées des avions et des infrastructures sensibles. L’affaire est prise très au sérieux. Les services de renseignement cherchent à déterminer s’il s’agit d’un simple incident ou d’une opération de collecte d’informations plus organisée.
Cet épisode survient alors que la Grèce vient d’achever début 2025, en un temps record, la constitution de son escadron Rafale. Vingt-quatre appareils, armés de missiles Meteor, SCALP et Exocet, renforcent désormais la supériorité aérienne grecque face à la Turquie. La base de Tanagra, cœur de cette montée en puissance, devient de facto un point névralgique stratégique.
Une campagne d’influence orchestrée depuis Pékin
Mais l’alerte grecque n’est pas isolée. Le Rafale est aussi pris pour cible dans une campagne d’influence menée par la Chine. Selon une enquête de l’agence AP, Pékin déploie une double stratégie : lobbying discret auprès de pays partenaires de Dassault Aviation, et guerre informationnelle sur les réseaux sociaux. Des vidéos truquées et des images générées par IA cherchent à décrédibiliser le chasseur français.
La Chine exploite un événement récent : la perte d’un Rafale indien en mai dernier, lors de l’opération Sindoor face au Pakistan. Selon plusieurs éléments disponibles en sources ouvertes (OSINT), l’avion aurait été abattu par un missile PL-15 d’origine chinoise.
Ce double front – terrain grec et narratif global – révèle les nouvelles formes de rivalité autour des programmes de défense. Le Rafale incarne un succès industriel français. Il « dérange » – pour reprendre les mots du ministre des Armées Sébastien Lecornu – donc il est visé. Et dans cette compétition, l’influence compte autant que la technologie.