Le Danemark relance sa défense sol-air avec le VL MICA de MBDA
C’est une petite révolution dans les plans de défense danois. Après des années d’absence de capacité sol-air, le royaume concrétise un retour en force avec la commande officielle de deux systèmes VL MICA auprès de MBDA France. L’annonce, faite dans le cadre d’un vaste programme d’urgence doté de plus de 800 millions d’euros, marque un tournant stratégique.
Cette acquisition s’inscrit dans la mise en œuvre rapide décidée par le gouvernement en mai dernier : remettre sur pied une défense aérienne terrestre d’ici 2026. Pour y parvenir, Copenhague mise sur la réactivité. Le contrat, signé par la DALO (Agence danoise des acquisitions de défense), prévoit une livraison accélérée des premiers équipements, avec pour objectif d’atteindre une capacité opérationnelle initiale dès l’an prochain.
VL MICA, IRIS-T, NASAMS : un trio européen face au défi de la défense sol-air
Le choix de MBDA n’est pas isolé. Le Danemark a retenu trois industriels européens sur dix candidats : MBDA pour le VL MICA, Diehl Defence pour l’IRIS-T SLM, et Kongsberg pour le NASAMS, ce dernier étant loué en attendant la mise en service des systèmes achetés. Une approche modulaire et pragmatique, résolument tournée vers l’efficacité.
« Ce contrat est une étape cruciale dans la reconstruction de notre défense sol-air. Nous préparons déjà l’arrivée du système VL MICA avec le recrutement et la formation de personnels, l’achat de matériels de soutien et la planification logistique », a expliqué Jan Toft, directeur des investissements à la DALO, dans le communiqué.
Pour MBDA, cette commande danoise consolide une dynamique favorable dans le nord de l’Europe. Le système VL MICA, déjà sélectionné en France, en Estonie ou encore en Égypte, offre une capacité d’interception de cibles multiples jusqu’à 20 kilomètres, avec une grande agilité et une interopérabilité OTAN renforcée. Le groupe a d’ailleurs déjà démontré sa capacité à livrer rapidement, comme en témoigne la mise à disposition express de plusieurs systèmes pour sécuriser les JO 2024.
Le ministre de la Défense danois, Troels Lund Poulsen, l’a récemment résumé sans détour : « Cette acquisition contribue au développement de l’industrie européenne dans un domaine critique. Elle nous permet aussi de renforcer une défense aérienne cohérente avec nos frégates et nos avions de chasse. »
À terme, le Danemark vise une solution pérenne, capable de s’intégrer dans la défense intégrée de l’OTAN tout en soutenant l’autonomie capacitaire européenne. Le VL MICA pourrait bien devenir l’un des piliers de ce nouveau socle.