Présenté au Dubai Airshow 2025, le Wing Loong X marque une nouvelle étape dans l’offensive chinoise sur la guerre navale de haute intensité. Aviation Industry Corporation of China (AVIC), le géant de l’aéronautique, le présente comme le premier drone capable de détecter, suivre et engager un sous-marin de façon autonome, là où ce domaine restait jusqu’ici l’apanage des patrouilleurs maritimes occidentaux.
Classé dans la catégorie MALE (moyenne altitude et longue endurance), le Wing Loong X affiche plus de 40 heures d’endurance, un plafond de 10 000 mètres et une panoplie complète pour la lutte anti-sous-marine : pods largueurs de bouées acoustiques, torpille légère, missiles antinavires et air-air, munitions guidées. S’y ajoutent des capteurs électro-optiques et radar, ainsi qu’une architecture conçue pour l’emploi en essaim et la fusion de données par intelligence artificielle.
Derrière ce drone, c’est une stratégie qui se dessine. En projetant des systèmes capables de patrouiller durablement au-dessus de la mer de Chine méridionale, du détroit de Taïwan ou du Pacifique occidental, Pékin cherche à combler son retard historique en guerre sous-marine. L’objectif est de compliquer la vie des sous-marins américains et alliés. Si les performances réelles du Wing Loong X restent à démontrer en opérations, son apparition en dit long sur l’accélération technologique chinoise. Elle annonce aussi une prochaine bataille des normes, des contre-mesures et des exportations, alors que de nombreuses marines moyennes pourraient être tentées d’acheter, à moindre coût, un morceau d’« océan sous surveillance » made in China.
Photo © Yicai