Crédit Mutuel Arkéa et Bpifrance mobilisent 500 millions d’euros pour les PME de la défense
Crédit Mutuel Arkéa muscle son soutien à la base industrielle et technologique de défense (BITD). Le groupe coopératif, dont le siège est à Brest, lance une filière « Défense & Souveraineté » pour structurer un accompagnement plus rapide et plus lisible des PME et ETI du secteur. L’annonce, faite au Forum économique breton à Saint-Malo, s’inscrit dans le plan « Faire 2030 » et revendique une logique simple : mettre la finance au service de l’économie réelle et de la souveraineté. « Aller plus loin en mobilisant toutes les expertises du groupe », résume son président Julien Carmona dans un communiqué de presse, qui assume un rôle de partenaire stratégique des acteurs de la souveraineté.
500 M€ pour le court terme, deux fonds pour le temps long
Le premier volet est bancaire. Avec Bpifrance, Arkéa Banque Entreprises & Institutionnels met en place une enveloppe de 500 millions d’euros appuyée sur le dispositif « Avance Défense + ». Cible prioritaire : le besoin en fonds de roulement, les capex et, le cas échéant, les transmissions. Ces lignes de financement, de courte durée et ajustées aux cycles des commandes publiques, doivent aider des entreprises souvent sous-capitalisées à passer un cap et à livrer dans les temps.
Le deuxième volet est obligataire. Arkéa Asset Management prépare le fonds de dette privée « France Souveraineté PME » avec une ambition de 250 millions d’euros. Au moins 60 % des montants seront dirigés vers des axes jugés stratégiques (défense et sécurité, logistique, information, éducation-recherche, numérique, technologies, industrie). Plus de la moitié des investissements cibleront des entreprises en région, hors Île-de-France. Positionnement attendu : des PME et ETI rentables, en croissance, qui cherchent à financer du haut de bilan sans diluer leur capital.
Le troisième pilier est en fonds propres. Arkéa Capital travaille à un fonds « Souveraineté » orienté prises de participation minoritaires de long terme, pour renforcer les capitaux des acteurs de la filière. L’idée : compléter l’offre par un continuum de solutions, de la trésorerie à l’equity, en passant par la dette privée, avec une instruction plus fluide des dossiers complexes.
Un maillage territorial pour accélérer
Le pari est aussi territorial. La BITD, ce sont près de 4 000 PME/ETI non cotées, avec des bassins d’activité clés en Bretagne, en Nouvelle-Aquitaine et PACA. Dans ces régions, l’empreinte emploi de la défense se chiffre en dizaines de milliers de postes. Crédit Mutuel Arkéa dit déjà accompagner environ 350 acteurs de la filière. La nouvelle organisation vise à créer un « guichet » identifiable, ancré localement mais capable d’intervenir à l’échelle nationale.
Le groupe assume par ailleurs une ligne de conduite sur la finance durable, avec une politique « armes exclues et soutien à la défense », et renforce ses liens avec les écosystèmes (partenariats avec la Garde nationale, engagement au manifeste ProMilès). Message envoyé aux industriels comme aux investisseurs : la montée en cadence ne se fera pas sans solutions financières adaptées, capables de répondre au temps court des commandes et au temps long de l’investissement.