La PME française SEAir va coordonner le projet européen de navire de surface autonome ARROW
Alors que la sécurité maritime devient un enjeu prioritaire, l’Union européenne soutient résolument les innovations susceptibles de renforcer la surveillance et la protection de ses côtes. C’est pourquoi, le Fonds européen de défense (FED) – sous la coordination de l’Agence européenne de défense (AED) – a confié à SEAir la conduite du projet ARROW (Autonomous Rapid Recognition Operation Warship), un démonstrateur de navire de surface autonome (USV). Avec une dotation de 7,5 millions d’euros, SEAir doit livrer sa plateforme opérationnelle d’ici fin 2028.
La PME française a imaginé ARROW autour d’une double exigence : allier vitesse et sobriété énergétique. En effet, ses ingénieurs ont intégré des hydroptères (ou hydrofoils) rétractables qui soulèvent la coque hors de l’eau, divisant ainsi la traînée hydrodynamique par deux. Grâce à cette solution, ARROW atteindra 45 nœuds (83 km/h) et parcourra 400 milles nautiques (740 km) sans ravitaillement. Résultat : SEAir réduira de 50 % la consommation de carburant et limitera les besoins de maintenance.
En plus de ses performances, ARROW se distingue par sa discrétion opérationnelle. Sa motorisation électrique minimise les émissions sonores, et sa silhouette épurée réduit la formation de vagues. Ces atouts permettront aux opérateurs de mener des missions de reconnaissance et de lutte contre les intrusions de façon plus agile et plus furtive.
Premiers essais en mer prévus en 2026
Pour concrétiser cet ambitieux programme, SEAir fédère un consortium de dix acteurs issus de huit pays européens ou associés. Les PME C&V Defence, D3 Applied Technologies, Knierim Yachtbau et Maritime Robotics fournissent leur expertise industrielle, tandis que Riga Technical University, Tallinn University of Technology, Sierra Tango, Maxwell Applied Tech et EU3STAR développent les algorithmes de navigation, la cybersécurité et l’intégration des capteurs.
Au-delà du domaine militaire, ARROW pourrait servir des usages civils. Par exemple, les gestionnaires de parcs éoliens offshore pourraient l’employer pour surveiller leurs installations, tandis que les garde-côtes l’utiliseraient pour escorter des convois ou intervenir en mer lors de catastrophes naturelles. En somme, sa polyvalence et sa faible empreinte énergétique lui ouvrent de multiples perspectives.
Dès 2026, SEAir commencera les essais en mer. Toutefois, ce n’est qu’à l’horizon 2028 qu’elle validera la fiabilité opérationnelle d’ARROW. À ce terme, l’Union européenne pourra envisager le déploiement d’une flotte de navires sans équipage, performants, économes et adaptés à un espace maritime dont l’importance stratégique ne cesse de croître.
Image © SEAir