La Marine nationale va louer trois avions Pilatus PC-24 pour succéder au Falcon 10 Mer
À partir de 2026, la Marine nationale franchit une étape. Elle introduit le Pilatus PC-24 dans sa flotte et devient le premier opérateur militaire européen de ce biréacteur « tout-terrain ». Selon un communiqué de presse, trois appareils arriveront en service via une location assurée par Jet Aviation France, maître d’œuvre chargé du soutien. Le calendrier est calé : une première livraison en février 2026, puis deux autres à six mois d’intervalle. Objectif : remplacer les Falcon 10 Mer (DA10) et disposer d’un jet léger, certifié monopilote, capable d’enchaîner formation IFR, liaisons et transports d’autorités.
La Direction de la Maintenance aéronautique (DMAé) a retenu l’offre de Jet Aviation au terme d’un appel d’offres en deux temps. Le contrat, conclu pour environ dix ans, repose sur une location sèche : Jet Aviation fournit et maintient les avions, tandis que la Marine opère les vols VIP (équipage, préparation, exploitation). Dans la cabine du PC-24, une dizaine de passagers peuvent embarquer en plus du pilote, soit un gain immédiat face au DA10 et à sa cellule vieillissante. Autre atout décisif : la grande porte cargo, la certification pour pistes sommaires et l’homologation monopilote, qui élargissent nettement le spectre des missions gouvernementales.
Un saut capacitaire par rapport au Falcon 10 Mer
Affecté à l’escadrille 57S, le PC-24 épaulera le Rafale Marine pour la formation IFR1 (règles de vol aux instruments) des pilotes de chasse à Landivisiau. En parallèle, il prendra en charge des liaisons rapides, du transport urgent et des vols de représentation. Pour sécuriser la disponibilité, Pilatus déploiera son programme CrystalCare, tandis que Jet Aviation assurera la maintenance de ligne et de base sur la durée du contrat. À ce stade, le montant n’est pas public.
La transition a déjà commencé : deux DA10 ont quitté le service et un troisième suivra prochainement. Trois cellules resteront néanmoins en ligne jusqu’en 2027, le temps que le troisième PC-24 arrive.
En creux, un message stratégique se dessine. En misant sur une plateforme civile certifiée et un schéma locatif, la Marine cherche à lisser les coûts, accélérer la mise en service et libérer les Rafale de missions non combattantes. Si la disponibilité promise se confirme, le PC-24 a tout pour devenir une référence européenne de l’entraînement avancé et des transports gouvernementaux légers.
Image © Pilatus Aircraft
- Instrument Flight Rules ↩︎