De retour de Washington, le ministre de la Défense hongrois Kristóf Szalay-Bobrovniczky confirme des discussions pour l’acquisition de systèmes M142 HIMARS (Lockheed Martin) et de munitions. D’emblée, il précise que le processus dépend d’une autorisation du Congrès américain et s’inscrirait sur trois à cinq ans. Dans ce cadre, Budapest intègre cette piste à son plan de modernisation des forces à dix ans.
Concrètement, le projet vise une capacité de frappe dans la profondeur, mobile et précise. Or, le lance-roquettes multiple HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System) est très demandé, ce qui allonge les délais même après aval politique. À ce stade, les volumes restent à caler. Toutefois, le ministre évoque un ordre de grandeur « plausible », proche des estimations de 2023 : environ une vingtaine de lanceurs et une centaine de missiles. De plus, l’enveloppe budgétaire n’est pas arrêtée ; elle inclura l’achat, les infrastructures, la formation ainsi que le soutien.
Surtout, l’enjeu dépasse la technique. Auparavant, le dossier avait achoppé sur des blocages politiques à Washington. Désormais, sa relance signale à la fois un réchauffement de la relation de défense et une volonté d’ancrer des standards OTAN au sein des forces armées hongroises (Magyar Honvédség). Si l’accord se concrétise, Budapest gagnera ainsi en autonomie d’emploi et en crédibilité vis-à-vis de ses alliés.
Reste une double condition : obtenir le feu vert du Congrès, puis trouver une place dans une chaîne industrielle saturée. En définitive, dans un environnement régional tendu et avec une guerre en Ukraine qui dure, la Hongrie cherche une trajectoire lisible : investir, recevoir à temps et convertir ces capacités en effet militaire réel. En somme, c’est une affaire de calendrier et de priorités.
Photo © US Air Force