L’Irlande ouvre des négociations avec la France pour un programme de radar militaire à 500 millions d’euros
L’Irlande met sur les rails un chantier attendu depuis des années. Le gouvernement a validé le dossier préliminaire de son Military Radar Programme, ce qui autorise l’ouverture immédiate de négociations de gouvernement à gouvernement avec la France, choisie comme partenaire privilégié. En ligne de mire : une capacité de radar primaire longue portée, destinée à fournir un tableau de situation aérienne (Recognised Air Picture) complet, y compris face à des appareils évoluant sans transpondeur.
Le projet est présenté comme une « suite » de capacités plutôt qu’un achat unique. Trois briques sont annoncées : un radar terrestre de grande portée, des systèmes de défense sol-air comprenant un volet de lutte anti-drones (LAD), et un radar maritime embarqué pour l’Irish Naval Service. Le coût final sera arrêté plus tard, mais les estimations évoquent un ordre de grandeur autour de 500 millions d’euros.
La coordination côté français doit passer par la Direction générale de l’armement (DGA), ce qui revient, pour Dublin, à s’appuyer sur un appareil d’acquisition déjà structuré, capable de livrer un ensemble complet : capteurs, intégration, formation, soutien et maintien en condition opérationnelle. Dans les faits, l’Irlande privilégie un chemin « clé en main » plutôt qu’une série d’appels d’offres fragmentés, avec le risque de juxtaposer des sous-systèmes difficiles à faire fonctionner ensemble.
Le calendrier accélère encore la pression. Dublin prendra la présidence du Conseil de l’Union européenne à partir de juillet 2026 et veut disposer, avant cette échéance, de premières capacités LAD via un contrat distinct annoncé comme proche de la signature. Le déploiement du programme radar doit commencer en 2026, avec une livraison complète visée pour fin 2028.
Photo © Thales