« Être au service de la Nation est un énorme atout pour Preligens. »​ Interview d’Arnaud Guérin (PDG de Preligens)

Dix mois après le début du conflit en Ukraine, les enseignements sur l'évolution technologique et numérique du champ de bataille sont déjà nombreux sur les plans doctrinal, stratégique et tactique. Le drone n'est pas la seule technologie à bouleverser le cours de cette guerre de haute intensité. Il en est une qui modifie de plus en plus en profondeur les centres de commandement et de contrôle (C2) et les systèmes d'armes : l'intelligence artificielle.

Découvrez l'interview d'Arnaud Guérin, CEO et co-fondateur de la pépite française Preligens, qui était notre invité dans le deuxième numéro de la newsletter diffusé le 25 novembre 2022. Contrat “historique” Tornade, guerre des talents, souveraineté ou encore leadership otanien, l'industriel fait le point sur les nouvelles ambitions de son entreprise.


En quoi consiste le marché Tornade que vous venez de remporter auprès de la Direction générale de l'armement (DGA)

Tornade est un marché de défense et de sécurité extrêmement important pour nous. Le périmètre de ce marché mono-attributaire recouvre l'ensemble de nos produits liés à l'analyse d'imagerie fixe et notamment celui de l'image satellitaire. Ce vecteur contractuel, qui nous permet d'avoir une relation directe avec le Ministère des Armées et ses utilisateurs, autorise l'ensemble des acteurs au sein du ministère à nous passer des commandes.

Il faut du temps pour mettre en place ce type de contrat et classiquement la DGA en accorde extrêmement peu. Elle préfère ce type de contrat pour l’achat de porte-avions ou de Rafale. Avec ce marché, nous avons réussi à enlever quelques barrières et pour les nouveaux entrants au sein de la base industrielle et technologique de défense (BITD), c'est historique. Il n'y a pas de précédents.

Quelle est la particularité de ce contrat ?

Contractuellement, nous sommes partis sur le même CAC Armement (cahier des clauses administratives communes armement) que la DGA peut avoir avec Naval Group pour l'achat d'un sous-marin. Conjointement avec la DGA, nous avons fait l'effort d'adapter le contrat en prenant en compte la spécificité du logiciel. La notification de ce marché est le fruit de dix-huit mois de travail intense. L'Agence de l'innovation de défense (AID) et la ministre Florence Parly y ont mis beaucoup d'énergie.

Ce contrat est très structurant pour notre développement, très positif. Il est la confirmation d'un modèle économique d'acquisition de licence logicielle. Il faut savoir que le modus operandi du Ministère des Armées est classiquement l'achat de jour/homme de développement afin d'en acquérir la propriété intellectuelle. Aujourd'hui, il achète des licences sur un logiciel que nous avons développé sur fonds propres, existant sur étagère, et à disposition de différents acteurs. 

Cela démontre que votre technologie est arrivée à maturité et que l'IA peut être au service de l'humain. Comment abordez-vous ces enjeux militaro-technologiques au sein de Preligens ?

Pour remporter ce marché, nous avons dû justifier du bon fonctionnement du logiciel et de son unicité. Tornade est une reconnaissance et une vitrine de l'excellente technologique de Preligens, qui devient de fait le partenaire principal sur toutes les technologies d'IA pour le traitement d'images fixes. En revanche, ce n'est pas parce que nous avons remporté ce marché que nous devons nous reposer sur nos lauriers. Ce marché n'est pas une rente. Nous allons, de manière récurrente, et c'est le propre des logiciels de ce type, déployer des mises à jour car la technologie progresse.

Les besoins militaires évoluant très rapidement, nous devons avoir un état d'esprit de conquête, afin de nous déployer de manière agressive à l'international. Nous devons également continuer à investir massivement dans la recherche et le développement pour préserver nos parts de marché. L'intelligence artificielle aujourd'hui, c'est quelque chose qui peut apporter beaucoup de valeur dans l'univers du renseignement et du C2 (command and control). Leur mission de connaissance et d'anticipation est fondamentale. Dans le domaine militaire, il y a beaucoup de données collectées, il est donc nécessaire de les structurer, de chercher des patterns et des anomalies. De ce fait, nous devons avoir l'information vite et être capables de l’intégrer dans des modèles prédictifs.

Aujourd’hui, les systèmes d'armes sont des énormes machines à produire de la donnée. Et ça va aller de mal en pis. Si vous regardez les travaux sur les nouvelles générations d'armes, on parle de systèmes en essaims, de dronisation, de capacités à appréhender son environnement, à être dans le multi-milieux ou encore de la fusion de capteurs. Sur tous ces équipements, il va y avoir un énorme enjeu d'intégration de solutions d'IA. Dans nos perspectives de développement, nous allons mettre un accent très fort sur ces nouvelles technologies et ces nouveaux périmètres.

Pour chaque poste ouvert en IA, nous recevons plusieurs centaines de candidatures.

Arnaud Guérin, CEO de Preligens

Dans un marché technologique très concurrentiel, comment arrivez-vous à attirer de nouveaux talents ? Être au "service de la Nation", d'une certaine manière, est-il votre point fort ?

Absolument. C'est un sujet passionnant. Nous rencontrons régulièrement des personnes du Ministère des Armées qui nous font part de la difficulté à attirer des talents dans le numérique. Mais il faut réussir à comprendre comment fonctionnent aujourd'hui les jeunes générations d'ingénieurs. Ils cherchent un sens dans leurs travail et mission. Le fait de travailler pour l’État français sur des solutions au service de la démocratie parle énormément aux jeunes.

Chez Preligens, 10% de nos salariés viennent du Ministère des Armées. Les 90% restants ne connaissent pas forcément cet univers, mais n'ont qu'une envie, c'est de “Servir”. Au cours de mes entretiens d'embauche, certains me disent : "Je fais de l'IA dans tel secteur, mais je n'y trouve aucun sens. Aujourd'hui je veux servir, je veux faire quelque chose auquel je crois et qui me passionne". De plus, un bon nombre d'entre eux veulent participer à la réserve. Être au service de la Nation est un énorme atout pour Preligens.

L'autre élément qui attire les jeunes générations d'ingénieurs c'est le défi technologique. Travailler dans la défense, c'est la promesse de travailler sur des choses qui ne sont pas simples et sur des données passionnantes auxquelles très peu de gens ont accès. C'est hyper exaltant pour les jeunes générations. Avec ces promesses, nous arrivons à attirer les meilleurs profils. Dans le domaine de la défense et du renseignement, notre équipe IA est l'une des plus grandes d'Europe. En France, nous sommes clairement dans le top 2 des plus grosses équipes, tous secteurs confondus. Pour chaque poste ouvert en IA, nous recevons plusieurs centaines de candidatures.

"Servir la Nation" est-il suffisant pour faire face aux recrutements des mastodontes américains et chinois ?

Chez Preligens, nous avons cette capacité à attirer des talents certes, mais aussi à les garder, alors qu'ils pourraient gagner deux fois plus en allant travailler pour des grands groupes internationaux. Preligens n'a jamais perdu un talent pour des questions de rémunération. Nous avons un taux d'attrition extrêmement faible. Nous, Français, nous devons arrêter de penser systématiquement que nous sommes moins bons que les Américains. Capitalisons sur nos forces. L'une d'elles est que nous sommes plus petits donc plus agiles. Nous avons réussi à déployer des technologies qui sont combat proven. Pourquoi ? Parce que nous avons été pragmatiques et que nous sommes allés droit au but. Dans notre domaine, les Américains ont fait de grands programmes à plusieurs centaines de millions de dollars, sans que ceux-ci n’aient prouvé leur efficacité au combat. Aujourd'hui, la technologie la plus avancée au monde est française. 

Comment percevez-vous l'arrivée de l'acteur allemand Helsing sur le marché français ? 

Helsing est ambitieux et c'est exactement ce qu'il faut faire. Il faut que nous arrêtions de vouloir fonctionner avec des bouts de ficelles. Le "nous n’avons pas de pétrole mais nous avons des idées" ça ne tient qu'un temps. Nous pouvons être Européens, avoir une souveraineté, des technologies fantastiques et jouer dans la même cour que les Américains. Ce que je vois à travers l'arrivée d'Helsing en France, c'est qu'à travers un discours extrêmement ambitieux et porteur, ils arrivent à attirer des talents exceptionnels. Ceci doit être un avertissement. Ne nous reposons pas sur nos lauriers.

Il faut être lucide, nous sommes sur un marché extrêmement concurrentiel. Si demain il y a un décalage de financement, et ce de manière durable, nous n'avons aucune chance. Il faut que nous arrivions à avoir des trajectoires ambitieuses de développement. En France, même si nous adorons l'Europe de la défense, il faut se dire que, dans le domaine de l'IA militaire, nous avons une entreprise avec une véritable avance et qu'il faut la soutenir. Il faut que nous ayons une vraie volonté politique que le leader européen - voire au sein de l'OTAN - sur ce segment, soit une société française. C'est très bien qu'il y ait de la concurrence, mais il faut que nous soyons plus agressifs et volontaristes dans notre développement pour ne pas se faire marcher dessus par ce concurrent amical européen.

Tout s'est accéléré avec le démarrage de la guerre, et le poids des erreurs d'interprétation s'est accru de manière exponentielle

Arnaud Guérin, CEO de Preligens

Vous aviez documenté l'exercice russe ZAPAD fin 2021. Aviez-vous la sensation à ce moment-là qu'une guerre pouvait éclater en Europe ?

Nous n'avons pas la prétention d’effectuer le travail de la Direction du renseignement militaire (DRM) ou de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Notre métier est de proposer un logiciel pour que ses utilisateurs puissent produire du renseignement de manière efficace. Néanmoins, le psychodrame que nous avons eu en France révèle à mon sens notre erreur d'analyse. Nous avions une bonne vision de qui faisait quoi, et où. En revanche, nous nous sommes trompés – les autorités et les agences en charge – sur l’interprétation de cette information, sur la traduction de l’intention des Russes.

Avoir les meilleurs outils ne garantit pas que l’on saura prendre les bonnes décisions. Cela remet en question la place de l'humain dans la boucle et l'analyse. On peut avoir les meilleurs satellites, algorithmes et logiciels, l’information captée doit toujours être appréhendée par des humains pour prendre les meilleures interprétations compte tenu de ce qu'ils perçoivent à l'instant T. Il n'y a pas de recette miracle. 

L'Ukraine a mis en avant l'importance d'être informé de manière efficace, avec le bon niveau d'agrégation et la bonne temporalité. Le tempo a changé. Avant, nous avions du temps pour produire du renseignement. Nous pouvions regarder une fois par semaine, par mois, ce qui bougeait. Tout s'est accéléré avec le démarrage de la guerre, et le poids des erreurs d'interprétation s'est accru de manière exponentielle. J'anticipe sur la mise en exergue, dans la nouvelle revue nationale stratégique (RNS), de l'importance de la fonction connaissance/anticipation. Quand c'est démarré, c'est trop tard. Il faut être capable d'anticiper et de réduire les boucles de décision. C'est, à mon sens, l'un des enseignements majeurs de la guerre en Ukraine.

Dans l'entretien accordé à OpexNews, le ministre des Armées a abordé l'importance du renseignement et du new space dans le conflit ukrainien. Depuis le 24 février 2022, est-ce que vous percevez une nouvelle tendance sur votre marché ? Le conflit contribue-t-il à l'accélération de votre développement à l'international ?

Au sein des pays membres de l'OTAN, il y a une vraie prise de conscience et donc une accélération sur la volonté de s'équiper. Pour Preligens, c’est véritablement un accélérateur en termes de perspectives.

L'intérêt, quand les commanditaires veulent aller vite, c'est qu'ils sont obligés de prendre des technologies sur étagère. Dans notre domaine, Preligens est la seule technologie combat proven qui fonctionne sur réseaux et données classifiés au sein de l'OTAN. Dans un temps de paix, on peut se permettre d'attendre des années pour qu’il y ait plusieurs acteurs qui arrivent à maturité. Aujourd’hui, notre technologie est particulièrement privilégiée parce qu'il n'y a pas d'alternative : les autres sont à des maturités technologiques qui sont largement derrière.

Dans le cadre du conflit ukrainien, nous avons observé une vraie volonté de renforcement de l'OTAN en tant que structure autonome, avec des moyens d'action, et avec un enjeu d'accélérer encore plus autour de l'interopérabilité entre pays alliés. 

Il faut savoir que l'OTAN a un process d'acquisition en trois étapes. Premièrement, elle se demande si un État membre a la technologie disponible et s'il est prêt à la mettre à disposition. Deuxièmement, l'OTAN se demande si un industriel a la technologie sur étagère, et si elle peut l'acheter. Troisièmement, si personne n'a la technologie, elle va faire une demande pour un développement ad hoc. Dans le cadre de procédure de l'OTAN, nous sommes particulièrement privilégiés en ayant une technologie qui fonctionne et avec un historique de clients.

Vous avez vécu en Chine. Quel regard portez-vous sur les ambitions technologiques chinoises ?

Il ne faut absolument pas sous-estimer la Chine et la percevoir comme un pays technologiquement arriéré qui compense par la masse un quelconque retard technologique. Les Chinois ont mis très fort l'accent sur les nouvelles technologies et sont maintenant dans la bonne direction. La Chine est une géographie sur laquelle il faut être particulièrement méfiant. 

Nous devons aussi être vigilants sur le retour d'expérience de la guerre en Ukraine. Ce n'est pas parce que nous avons surestimé les capacités russes que nous devons penser que la Chine aurait les mêmes défaillances en cas de conflit. La Russie et la Chine ont deux configurations différentes. Historiquement, la Russie a été une très grande puissance qui a connu et connait encore des moments difficiles. La Chine est plutôt une puissance qui accélère très rapidement. Un exemple : dans le domaine nucléaire, en l'espace de dix ans, ils nous ont littéralement surpassés. Dans les domaines de l'IA et des nouvelles technologies, ils sont particulièrement à la pointe. J'ai énormément appris de mes expériences en Chine, notamment sur leur état d'esprit et leurs capacités. Cela me rend d'autant plus volontariste pour proposer des solutions performantes et souveraines en Europe.

Les sociétés qui ne prendront pas le virage de l'intelligence artificielle finiront par se faire dépasser et tomber en désuétude.

Arnaud Guérin, CEO de Preligens

Chez Preligens, vous êtes plus de 200 salariés à travailler au service de l'humain grâce à l'IA. Quel regard portez-vous sur l'impact de l'IA dans la société ?

L'intelligence artificielle n'existe pas, pour paraphraser Luc Julia (titre de son livre paru en 2019), l'un des concepteurs de Siri. Il y a une mécompréhension très forte de ce qu'est l'intelligence artificielle et cela crée des biais. Il y a des gens qui attendent des choses que l'intelligence artificielle n'apportera jamais et inversement, il y a des gens qui ont des peurs vis-à-vis de l'IA qui sont complétement décorrélées de la matérialité de ce que l'IA peut apporter comme opportunités, comme menaces, dans les cent prochaines années.

L'intelligence artificielle est bête, elle n'est pas intelligente. D'ailleurs en anglais on parle de narrow AI, de l'intelligence étroite. L'IA c'est quelque chose qui sait faire de manière massive des choses extrêmement simples. Nous ne devons pas craindre l'intelligence artificielle. Nous devons plutôt chercher à comprendre, dans nos différents métiers, quelles sont les tâches où, en tant qu'humain nous avons le moins de valeur ajoutée et comment on peut l'automatiser pour se focaliser sur les tâches à plus fortes valeurs ajoutées.

La plupart des métiers sont complexes, et il y a une vraie complémentarité entre l’homme et la machine pour traiter la somme de choses très complexes (pas forcément chronophages), et de choses très simples, qui elles peuvent prendre beaucoup de temps. Prenons l'exemple de l'analyse d'images satellitaires. Comprendre la situation sur un site militaire est très compliqué : aucun algorithme n'est capable de le faire. En revanche, compter et détecter des tentes, des blindés, des avions, des bâtiments de guerre, est une tâche très simple mais qui prend beaucoup de temps pour l'Humain. Lorsque nous allons sur une base militaire pour déployer nos outils, nous disons aux analystes qu'il est inenvisageable que l'intelligence artificielle les remplace collectivement dans les cent prochaines années. 

Je pense que l'intelligence artificielle peut apporter énormément. Les sociétés qui ne prendront pas le virage finiront par se faire dépasser et tomber en désuétude. Cela dit, l'intelligence artificielle n'est pas une espèce de baguette magique ou de boîte noire. Ce sont des briques, des processus, qu'on va pouvoir automatiser et qui permettront de gagner beaucoup de temps, mais avec une place de l'humain, qui sera de manière pérenne, au cœur du système.

Pour vous, qu'est-ce que la souveraineté ?

Choisir. C'est le premier mot qui me vient à l'esprit. Il faut être conscient que nous ne serons pas souverains sur tous les sujets. Il faut que nous identifiions les sujets les plus critiques et que nous accélérions sur les technologies que nous pourrons maîtriser de manière pérenne, sur lesquelles nous pourrons être leader mondial dans la durée. C'est le point clé de la souveraineté.

Nous ne serons pas les meilleurs au monde sur tous les domaines, ça n'existe pas. Même les Américains n'y arrivent pas. Nous devons être extrêmement lucides sur nos capacités réelles et notre capacité à être un leader mondial.

La souveraineté implique d’identifier les sujets critiques sur lesquels nous pensons avoir la capacité à développer une compétence, et avoir le contrôle. Si nous sommes privés de cette capacité, la souveraineté implique de développer des partenariats qui nous permettront d’accéder de manière pérenne à ces technologies. C’est le cas des porte-avions, par exemple, dont la catapulte n’est pas française.

Quel livre vous accompagne actuellement ?

En ce moment, je lis beaucoup de livres de management afin, notamment, de savoir comment je peux faire grandir Preligens. Celui que je trouve très intéressant sur le sujet est celui de Jean-Baptiste Rudelle, le co-fondateur de Criteo, On m'avait dit que c'était impossible (Éditions Stock). Si nous devions résumer la thématique du livre en une phrase ce serait : Soyons ambitieux ! 

Lorsque nous sommes français, nous nous mettons des barrières mentales. C'est un mal français de se dire, nous sommes français, donc nous ne pouvons pas être leader mondial. Ça me fait mal au cœur. Et le livre de Jean-Baptiste Rudelle est particulièrement intéressant à ce propos. En France, nous n'apprenons pas assez à être ambitieux. Dans notre culture profonde, l'ambition est souvent confondue avec l'arrogance.

Je pense qu'il faut que nous encouragions les jeunes et futurs entrepreneurs français à se dire qu'ils peuvent être des leaders mondiaux. Il y a un terreau en France qui est extrêmement favorable au développement de leaders mondiaux. Nous avons des talents incroyablement forts, un marché domestique de plus en plus dynamique. Nous avons un État qui encourage énormément le développement de l'entreprenariat. La France doit être ambitieuse dans la place qu'elle veut occuper dans le monde.

Par OpexNews