Shield AI et Destinus franchissent une nouvelle étape dans la guerre de drones. Les deux sociétés scellent un partenariat stratégique pour intégrer Hivemind, le logiciel d’autonomie de mission américain, sur les plateformes de Destinus. Objectif : bâtir une architecture d’autonomie évolutive et interopérable, co-développée des deux côtés de l’Atlantique pour l’Ukraine et les armées européennes.
Hivemind sera embarqué sur les drones Ruta et Hornet de Destinus, en plus du V-BAT de Shield AI. Ces vecteurs partageront leurs données en temps réel, adapteront leurs trajectoires à des mises à jour de cible et fermeront plus vite la boucle renseignement-frappe. Hivemind se présente comme une brique logicielle modulaire, pensée pour faire coopérer des plateformes hétérogènes tout en maintenant des chaînes de commandement claires.
Ce partenariat intervient alors que Destinus change d’échelle. Basé aux Pays-Bas, le constructeur a signé un accord avec Thales pour développer des effecteurs à usage unique et des solutions C-UAS, et vise une production de 10 000 drones en 2025, puis 100 000 en 2026. Le rachat du spécialiste suisse de l’IA aéronautique Daedalean doit sécuriser la montée en gamme logicielle de cet écosystème.
En arrière-plan, ce rapprochement illustre un basculement plus large : l’autonomie de mission devient un enjeu de puissance autant qu’un sujet d’ingénierie. En mariant un logiciel de combat américain et une base industrielle européenne tournée vers la production de masse, le duo Destinus-Shield AI contourne en partie les lourdeurs des grands programmes classiques. Il préfigure un écosystème transatlantique d’effecteurs « à l’échelle Ukraine » dans une Europe qui tente de concilier souveraineté technologique, dépendance aux États-Unis et besoin de volume.
Photo © Shield AI