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Face aux drones et aux munitions rôdeuses, la Chine parie sur le laser LY-1

Pierre SAUVETON
5 septembre 2025 3 Mins de lecture

La Chine a levé le voile sur le LY-1 lors du défilé militaire du 3 septembre à Pékin. Derrière la mise en scène, l’objet intrigue : une tourelle blanche montée sur camion blindé HZ-155 8×8, conçue d’abord pour la mer. Le message est limpide : ajouter aux bâtiments une couche de protection par énergie dirigée pour traiter drones et missiles au plus près, avant l’impact.

Le système se présente comme un « canon à lumière » à haute énergie. Sa tourelle intègre un large orifice circulaire pour diriger le faisceau et plusieurs ouvertures secondaires dédiées aux capteurs électro-optiques et infrarouges chargés d’identifier, d’accrocher puis de suivre la cible. Une excroissance latérale pourrait loger d’autres senseurs. Aucune donnée chiffrée (puissance, portée, cadence) n’a été divulguée. Les autorités, elles, insistent sur la précision de l’effet et la capacité à enchaîner les tirs.

À bord des navires chinois, le pari du LY-1

Taillé pour le service en mer, le LY-1 parie sur les atouts d’un navire : volumes, alimentation électrique, capacités de refroidissement. Autant de prérequis pour grimper en puissance et allonger la durée d’engagement. Un système très proche a déjà été aperçu à bord d’un bâtiment amphibie chinois (Type 071) : signe que la Marine de l’Armée populaire de libération explore une intégration réelle, au-delà du défilé.

Le format terrestre, présenté sur le blindé HZ-155, n’est pas un simple décor. Une version sol-mobile trouverait sa place dans la protection de bases militaires ou de dépôts de munitions, en complément des moyens classiques. Le défilé a d’ailleurs mis en scène une « famille » anti-drones mêlant lasers et armes à micro-ondes : l’idée n’est pas de remplacer les missiles, mais de multiplier les effets pour contrer les essaims et les attaques par saturation.

Pourquoi un tel intérêt ? Parce qu’un laser n’épuise pas un magasin de munitions : tant que l’on fournit énergie et refroidissement, il tire. Le coût par tir chute à la consommation électrique. La re-désignation d’une cible à l’autre est quasi instantanée. Sur des menaces bon marché (petits drones, munitions rôdeuses, missiles en fin de trajectoire) l’arme promet un « échange » économique favorable au défenseur et soulage les cellules lance-missiles.

Rien de miraculeux toutefois. Un faisceau se dégrade avec l’humidité, la pluie, la fumée, les poussières ; sa puissance diminue avec la distance. En mer, sel, embruns et vibrations malmènent optiques et mécaniques. La tenue des miroirs, l’alignement, la gestion thermique et la robustesse des logiciels de poursuite restent des défis majeurs. Les programmes menés ailleurs dans le monde l’ont appris : l’arme fonctionne, mais sa fiabilité opérationnelle sur la durée est l’obstacle à franchir.

LY-1 Chine Laser
Photo © Pedro Pardo – AFP

Loin des caméras : le laser tiendra-t-il la mer ?

Beaucoup d’inconnues demeurent : puissance utile à l’objectif, portée efficace selon la météo, endurance thermique en tir soutenu, aptitude à traiter des cibles rapides manœuvrantes, intégration avec radars et systèmes de conduite de tir du bord. S’ajoute la question du calendrier : démonstration aujourd’hui, qualification demain, déploiement quand et à quel rythme ?

L’enjeu dépasse la technique. Si le LY-1 tient ses promesses, il épaissira la défense multicouche de la flotte chinoise : missiles de longue et moyenne portée au loin, effecteurs de proximité au court, laser en ultime rideau pour « grignoter » les essaims et préserver les missiles pour les cibles les plus dangereuses. Sur le théâtre Indo-Pacifique, l’arme compliquerait les tactiques d’attrition et renchérirait l’attaque. Pour les marines régionales, la conséquence est claire : intégrer des contre-mesures (manœuvres, écrans de fumigènes, revêtements réfléchissants, saturation plus dense) et repenser la gestion des stocks de missiles.

Verdict provisoire : le LY-1 n’est pas une rupture de physique, mais un signal de maturité politique et industrielle. La Chine affiche l’ambition de passer du prototype au service. Reste à voir si, loin des caméras, le « canon à lumière » tiendra la mer et la cadence.

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