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SCAF : la Belgique investit 300 millions d’euros pour devenir un « partenaire à part entière »

Pierre SAUVETON
21 juillet 2025 3 Mins de lecture

C’est un signal politique fort que la Belgique envoie à ses partenaires européens en cette fête nationale du 21 juillet. Après des mois d’hésitations et de critiques publiques, le gouvernement fédéral acte, dans sa Vision stratégique de la Défense 2025, son ambition d’intégrer pleinement le programme SCAF (Système de combat aérien du futur), aujourd’hui piloté par la France, l’Allemagne et l’Espagne.

La Belgique veut sa place dans le SCAF

Un budget de 300 millions d’euros a d’ores et déjà été inscrit dans le cadre de la mise à jour du plan STAR (2026-2034) pour financer la prochaine phase du programme entre 2026 et 2030, celle du démonstrateur technologique. « Le gouvernement demandera au consortium SCAF d’intégrer la Belgique en tant que partenaire à part entière dès que possible », précise le document, en insistant sur l’importance d’un retour industriel et sociétal tangible.

Cette décision marque une inflexion majeure, alors que le ministre de la Défense Theo Francken multipliait, ces derniers mois, les signes de désengagement. Lors d’une intervention au Atlantic Council au printemps, il n’avait pas caché ses réserves : « Nous devons décider avant la fin de l’année [si nous adhérons pleinement au programme], et j’ai des doutes. »

Ce scepticisme s’inscrivait dans une critique plus large de la fragmentation industrielle européenne. Avec deux programmes concurrents d’avions de combat de 6e génération, le SCAF d’un côté, le GCAP anglo-italo-japonais de l’autre, Theo Francken dénonçait une perte de cohérence : « On parle d’un investissement de 50 milliards d’euros pour chaque programme alors que les débouchés en termes de vente restent limités. C’est absurde. »

Mais malgré ces critiques, la Belgique opère aujourd’hui un virage stratégique, misant sur une participation active au SCAF pour renforcer son industrie de défense et peser dans les grandes coopérations européennes.

Theo Francken choisit le F-35 sans renoncer à l’Europe

Cette volonté de se rapprocher du programme européen n’efface pas pour autant les choix capacitaires du gouvernement, qui maintient une ligne clairement atlantiste. Dans une interview à la RTBF le 21 juillet, Francken revendique un effort de défense inédit : « On ne parle pas de 10 milliards, mais de 34 milliards d’euros. Il y a vraiment une augmentation des investissements. Mais c’est un équilibre à trouver, parce que c’est un plan d’investissement de 140 milliards d’euros sur 10 ans. »

Parmi les priorités listées : une troisième frégate, 1500 véhicules de combat, des hélicoptères, des drones de reconnaissance, 2,3 milliards d’euros pour les munitions… et de nouveaux F-35A, en complément des 34 déjà commandés. Sur ce point, Theo Francken avait été catégorique fin juin : « Poutine n’a pas peur d’un Eurofighter, du Rafale ou du Saab Gripen. Il a peur du F-35, car on ne le voit pas ! Il n’y a pas de discussion sur la supériorité de cet avion. »

Ce positionnement hybride n’est pas sans créer des frictions. En 2023, le PDG de Dassault Aviation, Éric Trappier, déclarait sans détour : « Pourquoi devrais-je donner du travail aux Belges qui ont choisi les F-35 ? » Pour lui, la logique du SCAF repose sur la souveraineté européenne, ce que contredirait l’engagement belge avec Lockheed Martin.

Mais d’autres industriels, comme Olivier Andriès (Safran), ont plaidé pour une approche plus inclusive, estimant que les compétences industrielles belges en électronique, cybersécurité ou structures composites pouvaient renforcer le programme, indépendamment des choix d’avions de chasse.

La Belgique ne compte pas s’arrêter à la phase actuelle. La Vision stratégique de Défense 2025 annonce que des budgets complémentaires seront prévus pour la troisième phase du SCAF, attendue après 2030.

En affichant clairement sa volonté d’intégrer la gouvernance du programme, Bruxelles cherche à réconcilier sa logique capacitaire immédiate avec une stratégie industrielle européenne de long terme. Reste à savoir si ses partenaires, en particulier la France, accepteront cette forme de coopération « à double vitesse », entre F-35 et souveraineté européenne.

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