Airbus mise sur la vente de 30 A400M pour assurer l’avenir du programme
L’A400M, avion de transport militaire emblématique du groupe européen, pourrait connaître un regain d’activité. Jean-Brice Dumont, vice-président d’Airbus et responsable de la division Air power (programmes d’avions militaires et de drones), a déclaré dans une interview accordée à La Tribune que l’entreprise pourrait vendre jusqu’à 30 appareils supplémentaires d’ici 2030.
Cette annonce intervient dans un contexte de discussions intenses avec les six clients fondateurs du programme (Allemagne, Belgique, Luxembourg, Espagne, France, Grande-Bretagne et Turquie) pour réajuster les calendriers de livraison. Pour Airbus, l’enjeu est crucial : maintenir la cadence de production à huit appareils par an sur la chaîne d’assemblage de Séville, afin d’assurer la pérennité industrielle du programme.
Des commandes export en ligne de mire
Airbus mène également des campagnes à l’export dans plusieurs régions stratégiques, notamment en Pologne et au Moyen-Orient. La demande pour des avions de transport militaire reste forte, et des discussions sont en cours pour anticiper des livraisons, notamment avec la France et l’Espagne. Ces deux pays pourraient avancer respectivement quatre et trois livraisons, prolongeant ainsi la chaîne d’assemblage jusqu’en 2029, au lieu de 2028.
L’anticipation des livraisons donnerait également plus de temps à Airbus pour sécuriser de nouvelles commandes à l’export, consolidant ainsi la durabilité du programme A400M.
Diversification des missions pour séduire de nouveaux clients
Au-delà de ses fonctions de transport militaire, l’A400M pourrait séduire de nouveaux utilisateurs grâce à sa polyvalence. Airbus explore de nouvelles applications, comme la lutte contre les incendies de forêt ou les missions de forces spéciales, en réponse aux besoins des opérateurs qui cherchent à remplacer les anciens C-130H et C-130J vieillissants.
Le programme REARM, qui vise à mutualiser les appareils au sein de l’Union européenne, pourrait également contribuer à relancer les commandes, notamment pour les pays n’ayant pas encore d’A400M. Airbus espère ainsi prolonger la durée de vie de la chaîne d’assemblage de quatre ans supplémentaires.
Maintenir l’élan après 2030
L’enjeu pour Airbus est de maintenir la dynamique autour de l’A400M après 2030. Selon Jean-Brice Dumont, l’appareil pourrait aussi prendre le relais des C-17 pour certaines missions stratégiques, grâce à sa capacité d’emport et sa flexibilité tactique. Le maintien d’un niveau de production stable à Séville est donc essentiel pour garantir la viabilité commerciale de l’avion à moyen terme.
En attendant, la coordination entre les États partenaires et les perspectives à l’export restent les éléments clés pour maintenir l’A400M comme l’un des piliers de la mobilité militaire en Europe et au-delà.