H145M, NH90, H135, H175M : l’Espagne acte un plan hélicoptères à 4 milliards d’euros
L’Espagne franchi un cap dans le renouvellement de ses moyens d’aviation légère et de transport. Par l’intermédiaire de sa Direction générale de l’armement et du matériel (Dirección General de Armamento y Material, DGAM), le ministère de la Défense a formalisé quatre contrats portant sur 100 hélicoptères Airbus Helicopters, pour une enveloppe annoncée autour de 4 milliards d’euros. L’achat s’inscrit dans le Plan national hélicoptères présenté au printemps et prévoit des livraisons à partir de 2027, avec un étalement sur plusieurs années selon les versions.

Le paquet repose sur une logique de répartition des missions plutôt que sur un modèle unique. Pour la formation et les missions légères, Madrid retient 13 H135 : 12 destinés à l’Armée de l’Air et de l’Espace (Ejército del Aire y del Espacio), un à la Marine (Armada Española). L’Armée de Terre (Ejército de tierra), elle, absorbe l’essentiel des volumes avec 50 H145M. Ces appareils sont présentés comme une plateforme polyvalente, capable d’assurer à la fois l’entraînement, l’appui léger, des liaisons et des missions logistiques, tout en répondant à des besoins ponctuels de service public en cas d’urgence.
Madrid mise sur le H175M
La commande inclut aussi un volet plus singulier : six H175M, prévus pour des missions gouvernementales et de transport de personnalités. L’objectif est de remplacer des flottes vieillissantes, en s’appuyant sur une plateforme dérivée du civil, mais adaptée à des exigences de sécurité et de communications propres à l’État. Pour Airbus, c’est également un marqueur commercial : l’entrée d’un nouvel opérateur militaire sur ce segment.
La composante la plus structurante concerne toutefois le NH90, avec 31 exemplaires supplémentaires répartis entre les trois armées : 13 pour l’Armée de Terre, 12 pour l’Armée de l’Air et de l’Espace, 6 pour la Marine. Madrid cherche à consolider une capacité de transport tactique et de manœuvre, tout en réduisant la dispersion des flottes. La logique est connue : standardiser pour gagner en disponibilité, rationaliser le soutien et limiter le coût d’une mosaïque de petits parcs difficiles à maintenir.
Au-delà des plateformes, l’exécutif met en avant le volet industriel, centré sur le site d’Albacete. Airbus y prévoit un renforcement des activités de militarisation et de personnalisation, ainsi que des centres de formation, avec à la clé plus de 300 emplois qualifiés annoncés sur trois ans. L’industriel évoque aussi une montée en puissance des compétences numériques, du support logiciel aux enjeux de cybersécurité.
Photo © Airbus Helicopters