Le lanceur multi-effecteurs MPLS de Naval Group franchit l’étape clé du « prêt au tir »
« Prêt, visez, tirez ! » Naval Group confirme sur X avoir validé l’état « prêt au tir » de son démonstrateur MPLS (Multi-Purpose & Modular Launching System) sur le site d’Angoulême-Ruelle. La suite est claire : des essais à terre dès janvier 2026, puis des engagements depuis un bâtiment de la Marine nationale. Le programme quitte le laboratoire et entre en phase de tirs, avec une montée en puissance cadrée.
Le MPLS traite les « huit derniers kilomètres » de l’autodéfense navale. Au lieu d’un affût dédié, Naval Group propose une tourelle stabilisée bi-axe, compacte et « agnostique » en munitions. Elle embarque quatre modules interchangeables. Les équipages peuvent charger des roquettes de 68/70 mm – dont la FZ275 guidée laser – des missiles courte portée (Mistral 3, LMM) ou l’Akeron MP pour frapper des cibles de surface avec précision. L’industriel prépare aussi des évolutions : munitions rôdeuses avec KNDS, charges anti-sous-marines à courte portée, leurres CANTO et dispositifs RF/IR.
La conduite de tir est intégrée. La tourelle combine calculateur balistique et capteurs électro-optiques. Elle tire en mode autonome ou via le système de combat. Des déflecteurs situés à l’arrière canalisent les jets pour protéger mâts et antennes – un point clé sur des frégates denses en capteurs. Naval Group met en avant un rechargement à quai… et en mer. L’armement en navigation reste toutefois délicat ; les équipes devront valider les méthodes pendant les essais.
Thales, KNDS et MBDA dans la boucle
Côté écosystème, Naval Group a noué des accords avec Thales (roquettes 68/70 mm, LMM) et KNDS (munitions innovantes), et a engagé l’intégration des familles MBDA Mistral et Akeron. L’industriel a déjà présenté des implantations possibles sur FREMM et FDI, sur les corvettes Gowind et sur les PHA (porte-hélicoptères amphibie) de classe Mistral, en remplacement des deux postes SIMBAD.
L’objectif opérationnel est simple : insérer une couche programmable entre un canon de 40 mm et des intercepteurs haut de gamme. La Marine peut ainsi traiter drones, USV et vedettes rapides au « juste coût », tout en préservant les munitions précieuses. Si les tirs de 2026 confirment performances et sécurité, la flotte gagnera un outil modulable pour enchaîner soft-kill et hard-kill lors d’attaques saturantes. Et l’export suivra sans doute : un lanceur unique, reconfigurable et « munitions-agnostique », taillé pour les littoraux congestionnés que rencontrent désormais la plupart des marines.
Photo © Naval Group