Le tribunal de commerce de Rennes a validé, ce vendredi 25 avril 2025, la reprise de la Fonderie de Bretagne (FDB) par Europlasma. Placée en redressement judiciaire depuis janvier, l’ancienne filiale de Renault à Caudan (Morbihan) bascule vers un nouveau modèle économique, centré sur la production de munitions.
Europlasma s’engage à investir 15 millions d’euros sur trois ans et à reprendre 266 salariés sur les 286 actuels, sans départ contraint. L’activité automobile historique (pièces en fonte pour suspensions et échappements) sera maintenue, mais l’essentiel de la relance repose sur un repositionnement rapide vers l’industrie de défense. L’objectif affiché est de produire 250 000 corps creux d’obus dès 2025, avec un doublement de la capacité en 2026.
Le PDG d’Europlasma, Jérôme Garnache-Creuillot, mise sur une demande soutenue en munitions, dans un contexte international de réarmement. Ce virage intervient après l’échec des négociations avec d’autres repreneurs, Renault ayant refusé de s’engager sur des commandes suffisantes pour garantir la viabilité du site.
La prudence reste de mise
Europlasma, récemment sauvé d’une liquidation en 2019, finance ses projets via des obligations convertibles en actions, un mécanisme controversé qui dilue les actionnaires existants et fragilise la valorisation boursière du groupe. Ses précédentes reprises industrielles, notamment aux Forges de Tarbes et chez Valdunes, peinent à tenir le rythme des annonces initiales : retards de production, pannes d’équipements et investissement limité sur site.
À Caudan, les syndicats saluent une issue évitant les licenciements immédiats, mais attendent des preuves concrètes de la capacité d’Europlasma à transformer ses promesses en résultats. L’avenir de la Fonderie de Bretagne dépendra désormais du carnet de commandes à sécuriser et de la réalité des investissements sur le terrain.