L’Ukraine discute l’achat de Rafale auprès de Paris
Volodymyr Zelensky a confirmé que Kyiv mène en parallèle des discussions avec la Suède, la France et les États-Unis pour refondre sa flotte de chasse. Objectif affiché : bâtir, à terme, une aviation tactique de 250 appareils modernes articulée autour de trois plateformes : F-16, Gripen et Rafale. Paris a déjà acté des livraisons de Mirage 2000 ; l’hypothèse Rafale reste, elle, à ce stade au stade de la négociation.
Côté français, l’Élysée avait un temps envisagé un transfert de Rafale prélevés sur l’Armée de l’Air et de l’Espace, piste finalement bloquée par le ministère des Armées. Depuis, la France privilégie le Mirage 2000 comme solution immédiate, avec un nouveau lot annoncé et des missiles de défense aérienne en complément. Le Rafale n’a reçu aucun feu vert officiel.
Vers un triptyque aérien pour Kyiv : F-16, Gripen, Rafale ?
En parallèle, l’Ukraine avance ses pions avec Washington (F-16) et Stockholm (Gripen). Kyiv présente le Gripen comme prioritaire pour des raisons de coût d’exploitation, de formation raccourcie et de capacité à opérer depuis des routes. Un accord de principe avec la Suède portant sur 100 à 150 Gripen de dernière génération a été officialisé la semaine dernière et une potentielle production en Ukraine est discutée entre les parties prenantes. Les F-16, attendus par vagues, doivent constituer l’épine dorsale initiale, tandis que le Rafale offrirait, s’il se concrétisait, une troisième corde à l’arc ukrainien.
La transition depuis les flottes héritées (MiG-29, Su-27) s’annonce progressive : le Mirage 2000 sert de pont, les F-16 structureront l’effort à court/moyen terme, et le potentiel duo Gripen/Rafale ouvrirait des options capacitaires sur la durée. Pour Paris, l’équation reste délicate : soutenir Kyiv sans fragiliser son propre format ni ses contrats export en cours. Pour Kyiv, la clé sera la cohérence d’ensemble (formation, munitions, maintenance, défense sol-air) autant que le nombre d’avions.
Photo © NATO