Le Guépard, futur hélicoptère interarmées, amorce sa campagne d’essais en vol
Le programme Hélicoptère interarmées léger (HIL) passe une étape clé. Ce 24 juillet, le prototype du H160M Guépard a effectué son premier vol sur le site d’Airbus Helicopters à Marignane, sous la supervision de la Direction générale de l’armement (DGA). Conçu pour remplacer cinq modèles actuellement en service dans les armées françaises, le Guépard amorce ainsi sa campagne d’essais, qui doit
L’objectif est ambitieux : remplacer cinq modèles hétérogènes – Gazelle, Fennec, Dauphin, Panther, Alouette III – par un seul hélicoptère multirôle. À terme, 169 Guépards seront déployés : 80 pour l’armée de Terre, 49 pour la Marine nationale et 40 pour l’armée de l’Air et de l’Espace. Les premières livraisons sont prévues à partir de 2028, avec une pleine capacité visée autour de 2030.
Un concentré d’innovation pour les forces françaises
Conçu à partir de la plateforme civile H160, le Guépard se distingue par sa modularité : sa cabine peut passer rapidement d’une configuration transport à une mission d’évacuation médicale, ou embarquer des commandos lourdement équipés. Chaque armée disposera de versions adaptées à ses besoins spécifiques : soutien aux opérations spéciales et appui feu pour l’armée de Terre, surveillance maritime et action de l’État en mer pour la Marine nationale, défense aérienne et missions de sauvetage pour l’armée de l’Air et de l’Espace.

Côté technologies, l’appareil est à la pointe. Il intègre une avionique moderne développée par Thales, issue du système FlytX, qui vise à alléger la charge mentale des équipages tout en améliorant la conscience de situation. Mais c’est surtout le radar AirMaster C, également conçu par Thales, qui attire l’attention. Testé depuis juin sur une plateforme Puma modifiée, ce capteur compact utilise une antenne à balayage électronique actif (AESA) fonctionnant en bande X. Il est capable de basculer rapidement entre plusieurs modes – surveillance, poursuite, cartographie – sans modifier sa configuration matérielle.
L’intégration de ce radar ouvre aussi la porte à des fonctions avancées, comme l’analyse automatique de cibles grâce à l’intelligence artificielle, ou la gestion simultanée de plusieurs menaces dans un environnement perturbé. Ces atouts renforcent la capacité du Guépard à évoluer en coopération avec des drones, y compris en zone brouillée.
Avec ce vol inaugural, le programme HIL entre dans une nouvelle phase concrète. Il s’agit désormais de valider en vol l’ensemble des systèmes avant d’engager la montée en cadence industrielle. Pour les forces armées, le Guépard promet une meilleure interopérabilité, une maintenance simplifiée et une réponse plus souple aux défis opérationnels contemporains.
Photo © Airbus Helicopters – Jérôme Deulin