Les Pays-Bas commandent trois hélicoptères NH90 NFH supplémentaires
Les Pays-Bas referment une brèche qui durait depuis trop longtemps dans leur aviation embarquée. La Haye a décidé d’acheter trois hélicoptères NH90 NFH (Nato Frigate Helicopter) supplémentaires, avec une option pour deux de plus, afin de combler le manque de capacités au profit de la marine. Sur le papier, ce ne sont « que » quelques appareils de plus. Dans la réalité, le pays assume un choix : rester dans le tempo d’une guerre sous-marine qui se densifie au nord de l’Europe.
Le mouvement découle directement du Defence Memorandum 2024, qui pointait noir sur blanc une pénurie structurelle de NH90 pour armer les frégates, les patrouilleurs ou encore le navire de ravitaillement Karel Doorman. Les nouveaux hélicoptères doivent arriver autour de 2030, en configuration Block 1 / Software Release 3 : Link 22, nouvelle boule optronique, suite sonar modernisée, intégration d’armements supplémentaires. En parallèle, la Défense néerlandaise (Nederlandse Krijgsmachten) alignera les 19 appareils déjà en service sur le même standard. Au final, l’état-major disposera d’une flotte homogène et modulable, que l’on pourra basculer d’un bâtiment à l’autre selon les besoins opérationnels.
Un couteau suisse anti-sous-marin
Sur le plan tactique, le NH90 NFH reste le couteau suisse embarqué de la lutte sous-marine. Radar 360°, sonar trempé, bouées acoustiques, torpilles légères : l’hélicoptère étire la « bulle » d’une frégate de plusieurs centaines de kilomètres. Les équipages néerlandais l’ont déjà démontré au large de la Somalie, dans les Antilles néerlandaises ou plus récemment en mer de Norvège, où les NH90 servent de capteurs clés pour traquer les sous-marins russes au profit des groupes navals permanents de l’OTAN.
Sur le plan stratégique, le message ne laisse guère de doute. Alors que les sabotages d’infrastructures sous-marines et les passages de bâtiments russes en mer du Nord s’installent dans le paysage, les Pays-Bas préfèrent renforcer l’outil existant plutôt que changer de cheval en route. L’accord signé via NAHEMA (NATO Helicopter Management Agency) avec NHIndustries conforte le programme NH90 au moment où d’autres pays prennent leurs distances. L’OTAN gagne ainsi une contribution néerlandaise plus robuste sur le flanc nord. Les compétiteurs, eux, reçoivent un rappel discret : l’espace sous-marin autour de l’Europe échappe chaque jour un peu plus à l’anonymat.
Photo © Ministerie van Defensie