Le 25 avril 2025, la Croatie a officiellement reçu son douzième et dernier Rafale F3-R, marquant la fin d’un ambitieux programme de modernisation de sa force aérienne. L’appareil monoplace, numéro de série 159, a atterri sur la base aérienne de Zagreb-Pleso, bouclant un contrat historique de plus d’un milliard de dollars conclu avec la France en 2021.
Avec l’arrivée de ce dernier chasseur multirôle de génération 4.5+, la Croatie se dote désormais d’une escadrille complète, composée de dix Rafale monoplaces et de deux biplaces. Ce bond capacitaire remplace les vieillissants MiG-21, datant des années 1970, et propulse la Croatie parmi les nations les mieux équipées de la région en matière de défense aérienne.
Une modernisation historique pour l’armée croate
Le ministre de la Défense Ivan Anušić a salué cet événement comme « la transformation stratégique la plus importante de l’histoire récente de l’armée de l’air croate ». Il a rappelé que le gouvernement investissait massivement dans la modernisation militaire, avec des dépenses de défense atteignant 2 % du PIB cette année et visant 2,5 % d’ici 2027.
Au-delà de ses performances techniques — radar AESA RBE2, suite de guerre électronique SPECTRA, capacité d’emport du missile Meteor —, le Rafale offre à la Croatie une polyvalence stratégique inédite : supériorité aérienne, frappe au sol, missions de reconnaissance et intégration complète aux réseaux de commandement de l’OTAN via Link 16.
Mais cette montée en puissance intervient dans un contexte tendu. La modernisation croate intervient alors que la Serbie voisine, avec laquelle les tensions historiques persistent, négocie à son tour l’acquisition de Rafale, alimentant les craintes d’une nouvelle course aux armements dans les Balkans.
Pour la France, ce succès confirme l’attractivité croissante du Rafale sur le marché international face aux concurrents américains et souligne l’influence grandissante de Paris au sein de l’OTAN. Pour la Croatie, c’est une étape décisive : l’ambition d’être un pilier crédible de la sécurité régionale, tout en renforçant son rôle au sein de l’Alliance atlantique.