Investir dans l’industrie de défense dès 500 euros : c’est possible grâce au fonds Bpifrance Défense
Bpifrance ouvre aux épargnants un canal d’investissement dédié à la défense. Lancé mardi 14 octobre, le fonds « Bpifrance Défense » veut drainer l’épargne des particuliers vers la base industrielle et technologique de défense (BITD), où les besoins en fonds propres restent élevés. Nicolas Dufourcq, directeur général de la banque publique, fixe un double cap : démocratiser l’accès au non-coté et mieux irriguer la chaîne de sous-traitance, encore trop peu touchée par les grands programmes.
D’abord, le mode d’emploi reste simple. Le ticket d’entrée démarre à 500 euros. Les particuliers peuvent souscrire via un compte-titres, un PEA-PME, une assurance-vie ou un PER, en ligne ou auprès de partenaires (BPCE, Axa, Meilleurtaux Placement). Ensuite, le fonds, labellisé ELTIF1 et « semi-ouvert », propose une fenêtre de souscription de dix ans et une durée de vie cible d’environ 20 ans. Après cinq ans de blocage, des rachats trimestriels deviennent possibles. Par ailleurs, Bpifrance compte commercialiser le véhicule dans le reste de l’Union européenne.
Sur l’architecture, l’objectif atteint 450 millions d’euros. Pour accompagner la liquidité, 20 % des encours se placent en actifs monétaires et en ETF2 liés au secteur en France et en Europe. Les 80 % restants financent des sociétés non cotées : pour moitié via les équipes de Bpifrance Investissement (Definvest, Fonds Innovation Défense), pour moitié via des fonds partenaires, spécialisés ou généralistes capables d’investir dans la BITD. Dès maintenant, Bpifrance amorce le fonds à hauteur de 300 millions d’euros et récupère progressivement cette avance au fil de la collecte.
Rapprocher la BITD des portefeuilles des Français
Côté performance, l’objectif s’établit à 5 % net par an. Toutefois, il ne s’agit pas d’une garantie : comme tout placement en capital-investissement, ce produit comporte un risque de perte en capital. Pour réduire la volatilité, Bpifrance mise sur la diversification et vise « au moins 500 entreprises » dans les cinq ans. En parallèle, le cadre d’investissement exclut les activités prohibées par les traités internationaux (mines antipersonnel, sous-munitions, armes chimiques, etc.).
Au-delà de l’ingénierie financière, le message reste politique. La piste d’un livret réglementé dédié, évoquée début 2025 puis abandonnée, cède la place à un produit de marché grand public. Dans un contexte de réarmement industriel, la question ne porte plus sur l’opportunité de flécher l’épargne vers la défense, mais sur la manière de le faire de façon efficace et responsable. Ainsi, Bpifrance assume la temporalité longue du non-coté et s’appuie sur des réseaux de distribution établis. L’ambition apparaît claire : créer un effet d’entraînement, attirer de nouveaux épargnants, soutenir la montée en cadence des PME et rapprocher l’effort de souveraineté des portefeuilles des Français.
Pour en savoir plus ou souscrire, rendez-vous sur la plateforme dédiée : fonds-defense.bpifrance.fr.