Airbus Defence et Kratos Defense adaptent le drone américain Valkyrie pour l’armée de l’air allemande
L’annonce est tombée aujourd’hui : Airbus Defence and Space s’associe à l’américain Kratos Defense pour adapter le drone de combat XQ-58A Valkyrie aux besoins de la Luftwaffe, l’armée de l’air allemande. La version européenne de cet appareil intégrera un système de mission conçu par Airbus, avec une mise en service prévue dès 2029.
Pensé pour le combat collaboratif, ce drone furtif lancé par rail peut voler seul, en essaim ou en binôme avec un chasseur. Il affiche une masse maximale au décollage de trois tonnes, une altitude de croisière de 45 000 pieds (environ 14 km) et un rayon d’action de 4 800 km. Déjà éprouvé en vol depuis 2019, le Valkyrie représente une nouvelle génération de systèmes attritionnables : des drones qu’on accepte de perdre pour saturer, brouiller ou frapper, dans un ciel de plus en plus distribué, autonome et modulaire.
De son côté, Airbus apportera la brique logicielle centrale. Son système de mission, conçu pour s’adapter à une grande variété de plateformes, permettra d’assurer une interopérabilité maximale entre systèmes européens et alliés. Cette approche vise aussi à préserver une part de souveraineté technologique au sein d’un partenariat transatlantique asymétrique.
L’Europe avance… avec un léger accent américain
Cette décision ne tombe pas du ciel. Il y a quelques semaines, Rheinmetall et Anduril Industries ont lancé un partenariat stratégique autour de plusieurs systèmes autonomes. Trois priorités structurent leur feuille de route : une version européenne du Barracuda (drone modulaire à bas coût), une version adaptée du Fury (drone lourd multi-mission), ainsi qu’un effort commun sur les moteurs-fusées solides. Objectif assumé : produire vite, à grande échelle, en s’appuyant sur une base industrielle européenne.
Dans ces deux cas, une même philosophie émerge : « built with, not for ». En clair, capitaliser sur les briques technologiques américaines (IA embarquée, architectures ouvertes, production modulaire), tout en gardant la main sur la production, la souveraineté logicielle et le pilotage industriel.